GC32 Riva Cup first event of the 2017 GC32 Racing Tour

Le GC32 Racing Tour reste serein

Lancée en 2014, la classe GC32, reconnue officiellement par World Sailing en 2017, vit cette semaine (23-27 mai) son tout premier Championnat du monde sur le lac de Garde. Une quinzaine de teams menés par certains des skippers les plus renommés de la planète vont s’affronter, une partie venant des Extreme Sailing Series, l’autre du GC32 Racing Tour. Deux circuits qui vivent en parallèle, avec leurs particularismes : le premier est couru à l’échelle mondiale par des équipes professionnelles avec une forte dimension commerciale ; le second est majoritairement composé de « owner-drivers » (propriétaires-barreurs) désireux de régater en Europe, soit sept équipes venues de quatre continents pour cette année.

Quand on évoque un éventuel rapprochement entre ces deux circuits, Christian Scherrer, à la fois manager de la classe, du GC32 Racing Tour et du Championnat du monde, n’en fait pas une priorité absolue : “Ce Championnat du monde est un signe de rapprochement et il n’est pas impossible que cela se renforce dans un futur proche, mais il y a des contraintes commerciales différentes : avec le GC32 Racing Tour, on fait ce dont les propriétaires ont envie, alors que les Extreme Sailing Series sont basés sur un modèle business. Donc, si, sportivement, tout le monde a envie de naviguer ensemble, d’un point de vue commercial, c’est un plus compliqué”.

D’un point de vue sportif aussi, d’après Franck Cammas, qui revient cette année sur le circuit avec le même partenaire, Norauto, qu’en 2016, année où l’équipe menée par l’Aixois avait remporté le GC32 Racing Tour : “Sur les Extreme Sailing Series, même s’ils font certaines épreuves, comme à Oman, qui ressemblent à celles du Tour, ils ont des formats parfois un peu spéciaux, avec des régates très courtes, liés aux sites dans lesquels ils vont”. Un format “stadium sailing” et des sites “moins open water” (dixit Christian Scherrer) que ne recherchent pas forcément les teams engagés sur le GC32 Racing Tour : “Notre ADN, c’est vraiment de naviguer dans les meilleurs endroits possibles pour le GC32, à savoir de l’eau plate, du vent, de la place, des infrastructures, et forcément des lieux « sexy » qui donnent envie de venir en famille ou avec des amis, ce n’est pas pour rien qu’on vient sur le Lac de Garde, à Palma, Lagos ou Vilassimius”, poursuit le Suisse. Qui aurait pu ajouter Toulon, où se disputera cette année la finale, – la GC32 TPM MedCup – organisée par Sirius Events, la société de Manfred Ramspacher, organisatrice exclusive des étapes françaises du Tour pour les trois prochaines éditions.

Ce dernier, qui a monté dès 2014 un premier événement de démonstration à Marseille, estime que le Tour est un circuit qui, malgré son plateau relativement restreint, tient bien la route : Le bateau ne se démode pas, il est stabilisé en jauge et fiable techniquement. Je ne lui vois pas de successeur à court terme, et quand on voit les gens qui naviguent dessus, ça reste un support de haut niveau. Et il faut comprendre que le GC32 est très dévoreur de moyens en mer et remplit un plan d’eau de manière incroyable. On a eu 11 GC32 à Marseille, c’était trop : le bon chiffre, c’est 7-8″. Ce que confirme Christian Scherrer : “Le circuit avec huit à dix bateaux, c’est très bien, au-dessus, ce n’est pas impossible, mais ça devient difficile au niveau de la place et de la logistique”.

Voilà pourquoi cet ancien d’Alinghi – vainqueur de la Coupe en 2003 – ne s’inquiète pas trop d’une éventuelle désaffection suite au passage de l’America’s Cup au monocoque, plusieurs équipes s’étant servies ces dernières années du GC32 Racing Tour comme d’une plateforme d’entraînement en vue des régates en AC50. “J’aurais préféré que l’épreuve reste en multicoque, mais les équipes de la Coupe n’ont jamais été une valeur sûre pour notre circuit, elles vont, elles viennent, ce n’est pas stable. C’est plus la Youth America’s Cup que je regrette : l’année dernière, cette épreuve avait boosté le circuit, avec trois équipes qui y était liées. Maintenant, peut-être que des équipes vont encore chercher à faire du foiling avant d’aller naviguer sur leur monocoque qui vole”. Ce que confirme Franck Cammas : “Si on était revenu au monocoque classique, une sorte de grand TP52, cela aurait pu avoir des conséquences sur le Tour, mais l’AC75 n’est un monocoque que de nom, il fonctionnera comme un multicoque. Au niveau des sensations, de la technique et de la tactique, il se rapprochera plus du GC32 que du TP52, d’où l’importance de continuer à naviguer sur des bateaux volants”.

Quel budget pour participer au circuit ? Un bateau neuf coûte autour de 350 000 euros et les droits d’inscription au GC32 Racing Tour sont de 50 000 euros – ils financent en partie l’organisation des cinq étapes, le reste étant assuré par les « venues » et des partenaires privés. Pour monter une campagne annuelle, ça va de 250 000 à 500 000 euros, ça dépend à quel niveau de professionnalisme on fait ça”, répond Christian Scherrer, là où Franck Cammas évoque plutôt pour Norauto un budget, “assez serré”, de 600 000 euros. Si le GC32 Racing Tour a bénéficié un temps d’un partenaire-titre et reste en recherche – “pour un bon montant à six chiffres“, selon son manager – le circuit n’en est pas dépendant : “La classe est bien établie, elle est surtout là pour faire plaisir à des professionnels ou des semi-professionnels, elle tient par elle-même. Après, cela ne veut pas dire que nous n’avons pas de projets : nous essayons aujourd’hui de développer d’autres flottes à l’international. On a des bateaux au Japon, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Sud. Ce serait bien d’en avoir un peu plus pour organiser des circuits ou des événements sur place”.

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