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Le Rhum fait le trop-plein

Ouvertes depuis la publication de l’avis de course le 24 octobre dernier, les inscriptions pour la Route du Rhum-Destination Guadeloupe battent leur plein : à un peu plus de deux mois de la clôture, le 31 mars, l’édition du quarantenaire de la transat en solitaire affiche plus que complet !

Si le site officiel de la course recense aujourd’hui 88 inscrits, ils sont en réalité bien plus à être candidats au départ le 4 novembre prochain. Avec, nous ont confirmé les organisateurs ce vendredi, des listes d’attente en Class40 (une soixantaine de postulants à ce jour pour 40 places), en Classe Rhum (environ 40 inscrits pour 25 places), et, probablement, bientôt en Imoca. Seules les classes Ultimes (5 pour 8 places) et Multi50 (un seul inscrit pour 7 places) ne remplissent pour l’instant pas le quota de places qui leur a été attribué.

Ce sera cependant le cas de cette dernière qui, à l’exception de Thibaut Vauchel-Camus, a choisi de s’inscrire collectivement une fois qu’elle aura épuisé tous les sujets de discussion en cours avec OC Sport Pen Duick, l’organisateur. La convention entre la classe et les organisateurs n’est toujours pas signée, nous discutons sur des points précis. Quand nous aurons fini, on lancera le go à nos adhérents pour qu’ils s’inscrivent”, confirme le président de la classe, Erwan Le Roux. Ces discussions, qui portent notamment sur ce que recouvrent exactement les frais d’inscription (10 000 euros HT pour les Multi50), la répartition du prize money entre les classes et l’annexe audiovisuelle, ne sont cependant pas de nature à empêcher les Multi50 de participer au Rhum. Du coup, si l’on additionne tous les bateaux en liste d’attente et ceux qui peuvent attendre de le faire, on arrive aujourd’hui à un total d’environ 135 inscrits pour 100 places prévues dans l’avis de course !

Au sein des classes, chacun se mobilise du coup pour faire entendre sa voix et tenter d’obtenir auprès des organisateurs un plus grand quota de places. “Nous avons commencé à discuter avec OC Sport dès la publication de l’avis de course, parce que nous trouvions que ce n’était pas raisonnable de limiter à 40, d’autant que nous ne posons pas de problèmes de place dans les bassins. Nous sommes dans l’attente, tout se passe en bonne intelligence, mais ça me paraît absolument impensable que des Class40 restent sur le carreau, d’autant qu’il n’y a pas vraiment de projets bancals sur les 60 inscrits”, confirme Halvard Mabire, président de la Class40. Parmi les marins en liste d’attente, on note ainsi le vainqueur de la Transat Jacques-Vabre, Maxime Sorel !

Du côté de la classe Imoca, la proportion de skippers en liste d’attente est moindre, mais des discussions sont également en cours avec les organisateurs. “Nous avons fait un sondage auprès des skippers la semaine dernière sur le nombre d’intentions de participation, nous sommes arrivés à 24 dont 19 ont déjà payé les droits d’inscription, explique Guillaume Evrard, délégué général de l’Imoca et par ailleurs adjoint à la direction de course. Comme on a décidé à la dernière AG de prendre en compte le nombre de milles parcourus pour la qualification pour le Vendée Globe et que ce décompte débute à partir de la Route du Rhum, ça nous paraît compliqué que l’organisateur refuse des skippers souhaitant se qualifier pour le Vendée Globe. OC Sport est au fait de cette problématique et on est prêts à discuter sur les arrangements logistiques.”

Les échanges sont donc nombreux entre les classes et OC Sport Pen Duick qui, confronté à cette inflation d’inscriptions, étudie des solutions alternatives. “Il y a deux tendances : soit on reste à 100, soit on élargit. Personnellement, je suis favorable à l’ouverture. Après, où est la raison ?”, s’interroge Mathieu Sarrot, directeur de l’événement. Pour répondre à cette question, ce dernier, accompagné de la direction de course emmenée par Jacques Caraës, a passé deux jours à Saint-Malo les 18 et 19 janvier pour, entre autres sujets, étudier avec les élus et responsables portuaires locaux la possibilité d’accueillir plus de bateaux. Nous avons fait des simulations de positionnements dans les bassins et de sorties de sas, y compris pour les bateaux passagers. A partir de ces simulations, avec la direction de course, nous avons rappelé toutes les classes parce que nous nous sommes rendu compte, notamment en Class40 ou en Imoca, qu’il y avait parfois deux-trois skippers inscrits sur le même bateau”, explique Mathieu Sarrot, depuis la Guadeloupe où il s’est rendu cette semaine pour évoquer, entre autres, les problématiques logistiques de l’arrivée.

Reste désormais à connaître le verdict qui ne satisfera sans doute pas tout le monde, puisque l’organisation n’envisage pas de monter à 135 bateaux : Nous avons arrêté un chiffre qui sera annoncé d’ici la fin de la semaine prochaine, parce que nous devons maintenant le valider avec nos partenaires et avec notre actionnaire, le Groupe Le Télégramme : engager plus de bateaux signifie qu’il nous faut, au sein de l’organisation, avoir la capacité d’engager plus de monde”.

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