Absolute Dreamer se lance dans la fabrication de foils par robot

Absolute Dreamer a annoncé mardi qu’elle maîtrisait la technologie pour construire des foils par robot, une évolution technologique qui augure d’un important potentiel de développement. Tip & Shaft #80 vous avait dévoilé ce projet en avant-première…

Comme de nombreuses écuries en Imoca et en Ultime, Absolute Dreamer s’est dotée en 2015 d’un bureau d’études interne pour faire face à la complexité technologique croissante des projets de course au large. Absolute Dreamer a donc recruté Adrien Marchandise, un jeune ingénieur-chercheur, passionné de techniques de fabrication, dont la thèse est menée dans le cadre d’un Ciffre entre l’entreprise, l’Institut de recherche Dupuy-de-Lôme, rattaché au CNRS, et l’université de Bretagne Sud.

L’objet des recherches intéresse beaucoup de monde : comment parvenir à tester des foils plus rapidement dans l’avenir ? Dans un premier temps, l’option de l’impression 3D est étudiée, un foil d’Open 7.50 est même construit avec cette technologie. Mais, rapidement, le potentiel des têtes de placement de fibre de carbone qui s’adaptent sur des robots industriels, produites par la société lorientaise Coriolis – et qui remportent un grand succès dans l’aéronautique et l’automobile – ouvre de nouvelles possibilités. Absolute Dreamer, qui a lancé entre temps l’Easy To Fly, décide de développer un foil test pour son cata de 26 pieds sur plan Verdier, un foil en S de 2 mètres de shaft et 1,20 mètre de tip.

L’équipe apprend à se servir du robot disponible sur le plateau Compositic, multiplie les échantillons, teste différentes structures. “Les plans de drapage sont conçus initialement pour un travail manuel, la phase de conception nécessite d’adapter les plis pour le robot, explique Adrien Marchandise. Ce qui était facile en manuel peut ne plus l’être par le robot et vice-versa, il a fallu repenser tout ça.

Après 6 mois supplémentaires de travail, le cinquième foil construit de la sorte est testé en navigation sur l’Easy To Fly cet été. S’il est encore “un poil plus lourd mais beaucoup plus raide“, l’équipe ne doute pas de pouvoir ajuster les paramètres pour faire mieux que le foil fait à la main chez JPS. Un sixième exemplaire-test est d’ailleurs en cours de conception. Et l’équipe s’attaque à la production d’un safran avec la même technologie.

Luc Talbourdet cherche à rester discret, mais le potentiel des travaux de son protégé est très important. “Avec cette techno, on a une meilleure maîtrise de la qualité et de la précision, la reproductibilité est idéale pour une série monotype, affirme-t-il. Quant à aux délais de production, ils ont été divisés par trois… et nous sommes encore en mode R&D. Ça ouvre beaucoup de possibilités dans le nautisme, dans la fabrication en série comme dans le prototypage rapide.” Jusqu’à fabriquer des foils d’Imoca, par exemple ? Réponse d’Adrien Marchandise: “Les robots de Coriolis servent à produire des pièces jusqu’à 50 tonnes“.

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