Marseille 2024 dans les starting-blocks

En confiant mercredi l’organisation des Jeux olympiques 2024 à Paris, le CIO a fait des heureux à Marseille qui accueillera les compétitions de voile. La cité phocéenne avait en effet remporté en septembre 2015 la compétition interne qui l’opposait à cinq autres sites. L’Association Ambition Olympique et Paralympique (ex-comité de candidature) avait à l’époque justifié son choix entre autres par la qualité du plan d’eau et de la Marina du Roucas-Blanc, où seront accueillis athlètes et bateaux. La particularité de la Rade a beaucoup joué, confirme Didier Réault, adjoint à la Mairie de Marseille qui a porté le dossier. Elle est surplombée par la Corniche, d’où il sera possible de suivre les régates (les Medal Races a priori) d’une tribune spectateurs payante de 5 000 places, comme le souhaitait le CIO, mais également sur 3-4 kilomètres en libre accès.” Le coureur marseillais Dimitri Deruelle, qui a planché sur l’aspect nautique de la candidature marseillaise, ajoute : “Le côté première ville de France en bord de mer avait aussi joué, avec notamment une hôtellerie qui s’est considérablement améliorée ces dernières années. Marseille capitale européenne de la culture 2013 a fait beaucoup de bien à la ville, le projet JO est arrivé au bon moment, il s’est inscrit dans cette dynamique.”

Quelles sont désormais les priorités ? “A la Ville, il s’agit de bien préciser le programme de travaux pour la marina et de lancer la maîtrise d’œuvre pour que tout soit fini à horizon 2019-2020″, poursuit Didier Réault. La base nautique du Roucas-Blanc va en effet être l’objet d’une rénovation qui coûtera de 20 à 25 millions d’euros aux collectivités locales, tandis qu’il s’agira également de trancher entre le parc Chanot et le parc Borély pour accueillir les installations du village olympique marseillais (qui pourraient être temporaires).

Autre dossier, qui a d’ailleurs fait l’objet de discussions mercredi et jeudi avec la Fédération française de voile, l’organisation à une échéance assez courte de compétitions internationales à Marseille. “Nous avons évoqué avec le président Hénard une éventuelle finale des World Cup Series, précise Didier Réault. World Sailing vient d’ailleurs de lancer un appel à candidatures pour accueillir les finales 2018 et 2019. Interrogé, le président de la FF Voile confirme, mais reste prudent, dans la mesure où Hyères, à moins de 90 kilomètres de là, organise déjà une épreuve des World Cup Series : “C’est vrai que l’idée pourrait être d’organiser la finale à Marseille. Après, la Fédération et la Ville de Hyères ont une longue histoire commune, il ne faut pas détruire ce capital sous prétexte qu’il y a des Jeux olympiques à Marseille en 2024.”

Dans la perspective de ces Jeux 2024, la FFVoile a deux autres dossiers sur le feu. D’abord l’introduction de nouveaux supports, dont la course au large, pour laquelle elle milite ardemment auprès de World Sailing – qui l’a officiellement proposé au CIO – mais les Japonais semblent freiner des quatre fers pour organiser une épreuve de démonstration en 2020. Ensuite la nécessité de présenter à Marseille une équipe de France pourvoyeuse de médailles. “Il faut se mettre dès maintenant en perspective 2024, avec une étape à réussir d’ici là, Tokyo”, affirme Nicolas Hénard qui a donné des instructions en ce sens aux cadres fédéraux, dont Guillaume Chiellino, le directeur de l’équipe de France. Ce dernier acquiesce : Les Jeux constituent un formidable tremplin pour le pays organisateur en termes de médailles, on peut le constater quand on voit l’impressionnante progression des Anglais [passés de la 10e place au tableau des médailles en 2004, avant le choix de Londres pour accueillir les Jeux de 2012, à la 3e place en 2012 et la 2e en 2016, NDLR]. Pour cela, ils ont totalement repensé l’organisation du sport de haut niveau en mettant de très gros moyens sur les sports dans lesquels ils avaient des chances de médailles, notamment la voile.” Avec trois médailles (dont une d’or) en 2016, la France part sur de bonnes bases. Mais combien seront-ils à chanter la Marseillaise à Marseille en 2024 ? Rendez-vous dans 7 ans…

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