Imoca : la longue quête d’OSM

Ça bouge du côté du côté d’Open Sport Management (OSM), la structure fondée par le milliardaire anglais Keith Mills qui a acquis les droits commerciaux de l’Imoca à l’étranger fin 2012, et dont Tip & Shaft avait expliqué le fonctionnement voilà un an. Peter Bayer, “managing director” depuis la création de l’entreprise, en janvier 2013, aquitté son poste en début d’année. OSM ne compte plus désormais que deux permanents : Alex Mills, fils de Keith et directeur commercial, et Marion Cardon, qui a succédé à Peter Bayer. La société vient également de déménager de Lausanne à Londres pour intégrer Origin Sports Group, entité qui regroupe les projets sportifs financés par Keith Mills. Autant de signes qui ressemblent à un resserrage de boulons, à moins d’un an de l’échéance du contrat qui lie OSM et l’Imoca.
Lorsqu’elle s’est engagée fin 2012 auprès de l’Imoca, OSM s’était donné pour objectif decréer et développer un circuit pérenne sur quatre ans. Baptisé Imoca Ocean Masters World Championship, il visait à attirer un partenaire-titre pour permettre à la classe de poursuivre sa croissance, notamment à l’international. Quatre ans plus tard, le championnat, qui sacre un champion du monde tous les deux ans, existe bien et l’on peut mettre au crédit d’OSM d’avoir lancé des courses 100% Imoca comme la New York-Barcelona et surtout la New York-Vendée en 2016. “Keith Mills a tenu ses promesses en s’engageant à créer des nouvelles courses qui ont réellement eu lieu, ce qui n’a pas été toujours le cas par le passé”, souligne Luc Talbourdet, secrétaire général de l’Imoca et patron d’Absolute Dreamer, la société gérant les projets de Jean-Pierre Dick, qui, alors président de l’Imoca, avait signé le contrat avec Keith Mills.
Reste que le ou les partenaires tant espérés ne sont toujours pas au rendez-vous, au point que l’on peut se demander si Keith Mills, qui a investi 7 millions d’euros depuis quatre ans, va remettre au pot. “S’il repart, ce ne sera pas forcément dans les mêmes conditions, explique Marion Cardon. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il croit fermement au potentiel du championnat et qu’il a toujours été dans une logique de long terme.” A l’Imoca aussi, on continue à croire à la pertinence du produit, conscient cependant de ladifficulté à le vendre. “Le problème, c’est que l’Imoca participe à des événements qui ne lui appartiennent pas. Pour aller plus loin, il faudrait faire en sorte que les événements principaux adhèrent encore plus à ce championnat”, concède Gaëtan Gouérou, délégué général de l’Imoca.
En clair, que les deux courses phares que sont la Barcelona World Race et, surtout, le Vendée Globe jouent davantage le jeu pour mettre en avant le championnat Imoca Ocean Masters. Du côté de la Barcelona World Race, le futur format va dans ce sens : départ décalé au 10 janvier pour permettre un enchaînement plus facile après la Route du Rhum, escale à Sydney avec possibilité de changement de co-skipper pour ouvrir davantage la classe. Les choses avancent moins vite avec le Vendée Globe, qui, dans un schéma idéal, devrait être le point d’orgue du cycle de quatre ans. “Aujourd’hui, le Vendée Globe marche tout seul tandis qu’OSM aurait besoin de son implication totale, décrypte un fin connaisseur du dossier. Mais pour convaincre le Vendée Globe, il faudrait de nouveaux sponsors, de nouveaux teams, de nouveaux pays.” Le serpent qui se mord la queue… Le mot de la fin est pour Peter Bayer qui garde un oeil intéressé sur le sujet :“L’Imoca Ocean Masters ne sera jamais aussi important que le Vendée Globe, mais il peut aider le Vendée Globe à devenir un vrai événement sportif mondial.” Tout ce petit monde a jusqu’à la fin de l’année pour trouver la formule magique…

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