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Jean-Philippe Cau : “Une nouvelle transat en IRC en 2021”

Président de l’UNCLJean-Philippe Cau annonce en exclusivité pour Tip & Shaft le lancement d’une nouvelle transat en solo et en double, la Transat IRC (nom provisoire), dont le départ sera donné en avril 2021 de Bretagne Sud à destination sans doute de la Martinique.

Pourquoi lancer cette Transat IRC ?
A l’origine, OC Sport avait imaginé ouvrir la Transat AG2R La Mondiale 2020 à une seconde série. Au début, les Figaro 2 semblaient une bonne solution, puis a été évoqué l’idée de la faire en IRC double. Finalement, OC Sport, après en avoir discuté avec ses partenaires, a reculé. Une des raisons tenait au fait que le principe de l’AG2R était de courir en monotypie à armes égales et en temps réel, ils n’étaient donc pas chauds pour une course à handicap en temps compensé. Or, pas mal de marins courant en IRC double auraient bien voulu faire cette transat, parce que le format est plus simple en termes de temps et de coût que la Transquadra [qui se court en deux étapes en été et en hiver, NDLR]. Comme nous sommes très proches de tous ces coureurs qui participent pour la plupart à notre championnat, nous avons étudié la possibilité de créer une course, en discutant bien sûr avec les organisateurs de la Transquadra parce qu’il est hors de question de la mettre en péril, ce projet s’est fait en toute transparence avec eux. Il n’était pas question non plus de surcharger le calendrier et de retirer des compétiteurs sur les courses du championnat IRC. On s’est finalement réunis avec tous les acteurs au siège de la Fédération début juillet pour acter le calendrier. Au début, on aurait souhaité la faire en avril 2020, mais ça venait trop vite et c’était en même temps que l’AG2R, on a donc choisi avril 2021. Ça reste un peu juste par rapport à la Transquadra, dont la seconde étape aura lieu en février 2021, si bien qu’il y aura peu de chances que les bateaux de la Transquadra courent la Transat IRC. Pour la suite, la Transquadra, qui bloque les bateaux neuf mois hors de France, a lieu tous les trois ans, alors que notre course, qui les bloquera deux mois, se disputera tous les deux ans.

Cela crée tout de même une concurrence sur cette première, n’est-ce pas gênant ?
Je pense que l’offre peut être complémentaire. La Transquadra a clairement amorcé la pompe en IRC double, elle attire aujourd’hui une centaine de participants, dont la moitié sont des premiers accédants, si bien qu’aujourd’hui, on fait facilement des courses à 50 duos ou plus, ce qui est absolument incroyable. Nous, on vise plutôt un public qui a déjà couru la Transquadra, on mettra peut-être plus l’accent sur la compétition tout en gardant l’esprit club convivial. C’est pour ça que nous faisons ça sous l’égide de l’UNCL, nous n’avons pas vocation à être un organisateur privé. Notre but est de faire venir 25 bateaux minimum, et si on voit neuf mois avant le départ que le nombre n’est pas atteint, avec un chèque d’inscription déposé, on ne fera pas la course et ça ne nous portera pas préjudice financièrement. Maintenant, les premiers contacts montrent qu’il y a pas mal de gens intéressés. Pour la Transquadra, je ne me fais pas de soucis, ils en sont aujourd’hui à 76 dossiers envoyés pour un départ en juillet 2020.

Quel format et quel parcours aura cette Transat IRC ? Et comment sera structurée l’organisation ?
Elle se courra en solo et en duo, avec un départ en Bretagne Sud, du côté du Morbihan, le choix n’est pas encore entériné, et il y a de grandes chances que l’arrivée soit en Martinique, avec laquelle nous avons commencé à discuter. On mise sur une traversée d’environ quatre semaines. Pour ce qui est de la structure, elle n’a pas encore été créée, elle sera indépendante de l’UNCL qui en sera cependant l’autorité organisatrice. Nous sommes aujourd’hui deux à mener ce projetThibaut Derville, très impliqué dans la voile depuis plusieurs années, notamment avec Norauto, et moi.

Sur quel budget tablez-vous ? Et quels seront vos partenaires ?
Pour l’instant, nous tablons sur un budget minimum financé par les inscriptions seules, de l’ordre de 2 000 euros par bateau, ce qui ferait un budget de 50 000 euros à 25 bateaux. Il semblerait également que ce projet soit de nature à nous ouvrir les portes de partenaires, ce qui permettrait d’avoir un budget plus conséquent, nous allons notamment proposer le naming de la course, sans oublier la participation des villes d’accueil et d’arrivée pour avoir du budget et/ou des moyens humains et matériels mis à disposition. Après, cet éventuel budget supplémentaire ne sera pas consacré à s’adjoindre les services d’une boîte de com pendant deux ans, mais plutôt à apporter davantage de services aux coureurs. On va aussi demander à chaque participant de porter la cause d’une association de développement durable ou sociétale.

Et combien cela coûtera de participer à la course ?
Les gros postes seront les billets d’avion et le transport retour du bateau qui coûte 1 000 euros par mètre. Avec les inscriptions et les autres frais, ça reviendrait à environ 20 000 euros.

A quels bateaux et coureurs la course sera-t-elle ouverte ?
Elle s’adressera à des bateaux qui iront du A31 jusqu’aux Anglais qui veulent courir en First 40, par exemple. En termes de TCC, ça irait de 0,980 à 1,080. Ce qui inclurait aussi les Figaro 2 non-modifiés qui sont autour de 1,060. Et dans la mesure où ils sont assez nombreux, de l’ordre de sept ou huit, certains types de bateaux pourraient donner lieu à un classement supplémentaire. Pour ce qui est du profil des coureurs, ça s’adresse à des amateurs en gardant la même définition qu’en fait la Transquadra, à savoir des marins qui ne sont pas rémunérés, de façon directe ou indirecte, et courent sur leurs vacances. On ne sera bien sûr pas sur des niveaux de figaristes qui font 100 jours de compétition par an en monotypie, mais on vise plutôt des profils de marins qui naviguent 50 jours en compétition par an, font le nécessaire pour investir dans leur bateau, prennent des cours de formation sur Adrena… Si des équipages doubles mixtes veulent par exemple venir s’entraîner en vue de l’épreuve de course au large des JO de Paris 2024, je pense qu’ils trouveront du répondant.

Y aura-t-il une qualification pour prétendre courir la Transat IRC ?
Oui, il y aura un parcours de qualification entre 200 et 300 milles qui complétera un dossier d’inscription détaillant le parcours des candidats, on pourra demander des qualifications spécifiques pour être sûr qu’ils aient déjà rencontré toutes sortes de conditions.

Photo : Paul Wyeth/RORC

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