Vincent Riou : “Je m’intéresse au futur des Ultimes”

Double actualité la semaine dernière pour Vincent Riou : mardi, Sodebo annonçait que le vainqueur du Vendée Globe 2004-2005 ferait partie de l’équipage de Thomas Coville sur The Bridge ; mercredi, l’intéressé démissionnait avec d’autres du bureau de l’Imoca (voir ci-dessus). L’occasion de s’entretenir avec un marin qui se verrait bien sur la course autour du monde 2019 en solitaire en multicoque.

Pourquoi as-tu démissionné du bureau de l’Imoca ?
Nous avons été plusieurs à démissionner parce que l’assemblée générale n’a pas retenu la candidature du président sortant, Jean Kerhoas. Le fonctionnement de la classe ne convenait pas à certains qui ont donc décidé de ne pas le reconduire ; cela va être à eux de s’en occuper et de prendre leurs responsabilités. Nous avons démissionné par loyauté et par solidarité avec notre président, parce que nous trouvions qu’il avait fait du bon travail et qu’il ne méritait pas d’être sorti. En outre, le fait de continuer à administrer cette association qui me prend beaucoup de temps et pour laquelle je n’ai pas forcément un intérêt aussi fort que par le passé ne me semblait plus judicieux. A un moment, il faut laisser la place aux jeunes.

Cela veut-il dire que tu vas prendre du recul avec la classe ?
C’était déjà au programme. J’étais prêt à repartir sur une année avec Jean Kerhoas, mais j’avais clairement prévu de partir, j’avais d’ailleurs annoncé que je ne voulais plus m’occuper du comité technique l’année prochaine. Je l’ai fait pendant douze ans, j’ai fait le tour de la question. Maintenant qu’il y a d’autres clients qui ont peut-être une autre vision que la mienne, c’est le moment de passer la main.

Où en es-tu de ton projet Imoca avec PRB ?
Le projet avec PRB est en sommeil pour le moment, il n’est pas d’actualité de faire la Transat Jacques-Vabre ; le bateau attend sagement ses prochaines navigations, mais le souhait de PRB cette année est de ne pas fonctionner, il y a des économies internes dans l’entreprise et les retombées attendues sur la saison n’étaient pas suffisantes par rapport à l’investissement. Mais c’était prévu avant même le départ du Vendée Globe.

Est-ce pour cette raison que tu t’es rapproché de Thomas Coville qui a fait appel à toi pour The Bridge ?
Avec Thomas, on se connaît depuis longtemps, nous avons collaboré dernièrement sur des histoires de pilotes automatiques. Vu mon programme pas très chargé, j’avais envie de faire des trucs différents, notamment du multicoque, et la course rigolote cette année en multi, c’est The Bridge. Thomas m’a embarqué, ça me fait très plaisir, je pense que ça va être une belle histoire, avec un bon bateau et une belle équipe.

Est-ce aussi le signe que tu t’intéresses à ce bateau qui est à vendre après la Route du Rhum 2018 ?
Oui, clairement, ça fait partie de mon projet. Je m’intéresse au futur des Ultimes et forcément à Sodebo parce que c’est le dernier bateau disponible pour aller courir en 2019. Après le Vendée Globe, je me suis fixé comme objectif de trouver un financement pour faire la course autour du monde en 2019, j’y passe aujourd’hui une bonne partie de mon temps. C’est quelque chose qui me motive beaucoup, j’aimerais réussir à faire partie des pionniers qui iront tourner autour de la planète en course en multicoque.

Cela pourrait-il être avec PRB ?
C’est un sujet que nous avons évoqué. L’histoire avec PRB n’est pas arrêtée, nous allons peut-être encore faire des choses, mais je pense que la dimension économique du multi ne correspond pas forcément à cette taille d’entreprise.

Le Vendée Globe, est-ce terminé pour l’instant ?
Aujourd’hui, tout est possible. Il y a cette course autour du monde pour laquelle je mets beaucoup d’énergie, c’est un gros dossier à monter, ça fait longtemps que je ne me suis pas retrouvé dans cette situation. Maintenant, je sais que la route est compliquée, parce qu’il faut mettre pas mal d’argent. Et ma priorité, c’est de vivre ma passion sur l’eau et de continuer à naviguer en course au large au haut niveau. Si ça passe par refaire le Vendée Globe, ça ne me posera absolument aucun problème. A partir du moment où le niveau sportif est au rendez-vous et que le défi est important, ça peut me convenir, c’est une course pour laquelle j’ai beaucoup d’attachement et de passion.
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En plus de naviguer deux mois sur Sodebo, Vincent Riou devrait participer à d’autres courses, même si son programme n’est pas complètement défini. “Ce qui est sûr, c’est que je vais faire le Tour de Bretagne en double avec Sébastien Simon, histoire de refaire un peu de Figaro. Après, j’ai pas mal de choses dans les tuyaux en fin d’année, entre navigations et routages, mais rien n’est encore bien calé.”

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