Après avoir bouclé deux Vendée Globe en trois participations, dont le dernier en 114 jours, Fabrice Amedeo a annoncé le 23 avril qu’il serait au départ de la prochaine édition, en 2028, soutenu par FDJ United (nouveau nom du groupe Française des jeux). Tip & Shaft vous en dit plus sur le nouveau projet de l’ancien journaliste.
Tout a commencé en septembre 2024, dans les tribunes de Roland-Garros, à l’occasion de l’épreuve de tennis fauteuil des Jeux paralympiques de Paris. “Par le biais d’un contact, j’ai été invité par FDJ, qui était partenaire des Jeux, raconte Fabrice Amedeo. J’ai pu rencontrer des membres de l’équipe dirigeante et leur parler de mon projet de Vendée Globe qui partait quelques semaines plus tard. J’ai très vite senti que mes propos suscitaient de l’intérêt.”
Antoine Béghin, directeur sponsoring et intégrité du sport de FDJ United, confirme : “Nous avons été convaincus par Fabrice, et assez rapidement, l’idée de le soutenir dès le Vendée Globe 2024 s’est imposée. Compte tenu du timing, nous avons participé modestement, en tant que partenaire secondaire, mais ça nous a permis d’embarquer dans l’aventure, de profiter d’un peu de visibilité sur le bateau et de mener des opérations de communication interne.”
Le groupe, forcément très sollicité en matière de sponsoring sportif, n’était pas novice en matière de voile de compétition, puisqu’il avait soutenu Damien Seguin en Diam 24, avec en point d’orgue une victoire sur le Tour de France à la Voile 2017. “Un bon souvenir de sponsoring”, dixit Antoine Béghin. L’engagement dans la course au large de FDJ United, nouveau nom de l’ex Française des jeux depuis mars suite à des opérations de croissance externe, marque donc une forme de retour.
“Nous avons adhéré
à la personnalité de Fabrice”
“Nous avons adhéré à la personnalité de Fabrice et à la démarche qu’il entreprend pour la préservation des océans [le skipper a bouclé son Vendée sans énergie fossile et en menant une campagne de mesures océanographiques, NDLR]. On se retrouve dans ses combats environnementaux, ils reflètent nos engagements d’entreprise, en particulier l’offre de jeux Mission Nature que nous avons lancée et qui a pour objectif la préservation de la biodiversité marine. Elle a permis de financer 43 projets en deux ans, à hauteur de 14 millions d’euros”, détaille le directeur sponsoring.
Un co-partenaire à trouver
Concrètement, le 32e de la dernière édition du Vendée Globe (11e en 2016, abandon en 2020), qui vise un budget “autour de 2 millions par an, amortissement du bateau compris”, garde son Imoca actuel, qui sera mis à l’eau mi-mai, pour la saison 2025, il portera le nom de FDJ United-Wewise, la société Wewise restant partenaire jusqu’à la fin de l’année, tout en se consacrant à son nouveau projet Ocean Fifty (lire notre article). Trois épreuves sont au programme : la Course des Caps, le Défi Azimut et la Transat Café L’Or.
Idéalement, Fabrice Amedeo aimerait attaquer la saison 2026 avec un Imoca de génération 2016, comparable à celui qu’il avait perdu lors de la Route du Rhum 2022 (ex No Way Back). “Ce sont de très bonnes carènes, capables d’aller vite avec des grands foils, argumente-t-il. Bien sûr, ces bateaux ne sont pas aussi rapides que ceux de dernière génération, menés par des grands champions. De toute façon, vu mon profil d’ancien journaliste, je n’ai pas leur niveau, donc il faut rester réaliste. Maintenant, ce Vendée Globe 2028 sera mon dernier, je veux tout de même naviguer de manière performante et me bagarrer dans un bon groupe. C’est donc plus excitant sportivement de changer de bateau. ” Le skipper a-t-il d’ores et déjà mis une option sur un Imoca ? “Je regarde le marché sans trop me projeter. Le moment venu, quand j’aurai trouvé le co-partenaire, il faudra être opportuniste”, répond-il.
Photo : Jean-Marie Liot