Si le groupe allemand Addinol, spécialiste des fluides industriels, a été créé en 1936 et est aujourd’hui présent dans 42 pays – pour un chiffre d’affaires de 178 millions d’euros -, sa filiale française n’a été créée qu’en 2016. A sa tête, un passionné de course au large, passé notamment par30 le circuit Mini 6.50, Geoffrey Morel.
Seule société de son secteur à être en croissance sur un marché en recul, Addinol doit ses bons résultats à une ambitieuse politique de recherche et développement tournée en particulier vers deux objectifs : proposer des produits permettant d’allonger le temps de vie et d’améliorer la performance des éléments mécaniques, mais surtout 100% biodégradables, grâce à l’utilisation de dérivés d’huiles végétales.
C’est le cas notamment de la gamme Addinol Nature Proof, qui a nécessité “trois années de recherche et un an et demi de certification”, ce qui lui a permis d’obtenir à la fois l’Ecolabel européen et la certification Bosch RexRoth pour la qualité industrielle de ses produits. Pouvant notamment être utilisées pour les systèmes hydrauliques à bord des bateaux de course, les huiles biodégradables de la gamme permettent d’éviter toute pollution en cas de fuite ou de rupture d’un système, un enjeu majeur, comme le souligne l’ancien ministe : “A chaque fois qu’un litre d’huile hydraulique conventionnelle, issue de dérivés pétrolifères, est déversé par mégarde ou par accident, il pollue de manière irrémédiable 1 million de litres d’eau.”
Ce dernier souhaite donc mettre en avant les qualités des huiles de la gamme Addinol Nature Proof, qui, explique-t-il, “se biodégradent à 70% en 28 jours et à 100% en 56 jours“, auprès des classes et circuits – Imoca, Ultim, SailGP, Coupe de l’America… – qui utilisent de nombreux systèmes hydrauliques. “Cela permet de ne plus polluer le milieu dans lequel vous travaillez, d’avoir un coup d’avance sur la législation et de pérenniser votre activité, qui, très vite, devra être écoresponsable ou ne sera plus.”
Pour se faire connaître dans l’univers de la voile de compétition,”trait d’union parfait entre le respect du milieu et la recherche de performance”, le fabricant allemand cherche à s’appuyer sur des ambassadeurs, il a ainsi noué un partenariat technique avec la navigatrice Marie Gendron. Passée cette année en Figaro après sept saisons sur le circuit Mini 6.50, cette dernière utilise depuis maintenant quatre ans des produits Addinol.
“C’est un fournisseur qui me permet d’être en accord avec mes valeurs“, explique celle qui avait fait le choix en Mini d’un premier proto fabriqué en partie en fibres de carbone déclassées, puis d’un second qui avait intégré des fibres de lin. Sur son Figaro 3 Kereis SNCF Voyageurs, elle se sert notamment de la graisse Aqua Power, qui s’applique sur la tringlerie de barre pour en réduire les frottements, améliorer les sensations et réduire la consommation des pilotes automatiques.
Addinol veut aller plus loin et convaincre d’autres acteurs – skippers, teams, ingénieurs – de la pertinence de ses produits, mais également se servir de cette vitrine qu’est la voile de compétition pour toucher le secteur du maritime en général, y compris celui, “émergeant, passionnant et prometteur, du transport à la voile”, ajoute Geoffrey Morel. L’objectif à court terme est de porter la part des produits biodégradables à 50% du chiffre d’affaires de la marque, contre moins de 30% aujourd’hui, “jusqu’à remplacer totalement les produits conventionnels”, espère le responsable de la filiale française.
Photo : Anne-Kristell Jouan
