La corderie équipe l'Imoca 60 pieds de Yannick Bestaven

Comment la corderie Lancelin fait évoluer sa stratégie dans la course au large – article sponsorisé

Fondée en 1907 en Mayenne par Joseph Lancelin, la corderie Lancelin a vécu en plus d’un siècle plusieurs chapitres : d’abord spécialisée dans les cordages en chanvre pour les bêtes de trait, elle s’est ouverte à la pêche après la Seconde Guerre Mondiale, puis à la plaisance et à la voile de compétition au début des années 1960.

“Pour la course, ça a commencé en 1963 avec Pen Duick II et Eric Tabarly qui a gagné la Transat anglaise en 1964, raconte Nicolas Lancelin, arrière-petit-fils du fondateur, à la tête de l’entreprise familiale. Ensuite, cette activité s’est développée en même temps que celle liée à la plaisance, les deux représentaient 99% de notre activité à la fin des années 1980 : les compagnons de table de mon père étaient Alain Colas, Michel Malinovsky, plus tard Philippe Poupon et bien d’autres.”

Quand Nicolas Lancelin commence à prendre les rênes de la société il y a maintenant trente ans, il décide pourtant, refroidi par le comportement de certains clients, de mettre un frein à l’activité course au large… pas pour longtemps. “Je voyais mon père y consacrer beaucoup de temps pour finalement gagner peu, je lui avais dit que je ne ferais jamais de course au large ! Mais en 1993, j’ai rencontré Cédric Chauveau – gréeur très réputé à l’époque – et Christophe Auguin, on a travaillé sur les cordages de son 60 pieds Open en utilisant les nouvelles fibres qui arrivaient sur le marché. Ça nous avait valu quelques doutes, mais on avait réussi à gagner 50% du poids sur le gréement dormant.”

Les succès du Granvillais, vainqueur de son deuxième Boc Challenge en 1994-1995, puis du Vendée Globe 1996, et le réseau de Cédric Chauveau permettent à la Corderie Lancelin de développer considérablement sa clientèle, au point d’équiper les trois quarts de la flotte du Vendée Globe sur les deux éditions suivantes.

La crise de 2008 passe par là et conduit Nicolas Lancelin à revoir la stratégie : “On a alors décidé de se diversifier en se tournant vers l’industrie, mais aussi en misant davantage sur l’export qui, à l’époque, ne représentait que 2% de notre chiffre d’affaires, contre 25% aujourd’hui.” L’entreprise, qui emploie 45 personnes sur son site couvert de 6 000 m2 d’Ernée, en Mayenne, produit ainsi des cordages pour des parcs de loisirs et éoliens offshore, le domaine militaire, des caméras de télévision et de cinéma…

La voile représente aujourd’hui 70% d’un chiffre d’affaires proche de 7 millions d’euros en 2022 : 60% pour la plaisance, avec des clients comme Beneteau, Jeanneau, Dufour, Catana, Fountaine-Pajot ou Lagoon, et 10% pour la course au large. En matière de voile de compétition, la stratégie de la corderie a évolué depuis une dizaine d’années : “Je ne veux pas être qu’un fournisseur, explique Nicolas Lancelin. L’objectif est donc de réduire le nombre de clients pour se concentrer sur quelques coureurs fidèles, avec lesquels on peut nouer de vrais partenariats gagnants-gagnants.”

Parmi ces fidèles, on compte notamment Yves Le BlevecArmel TriponArnaud Boissières ou Yannick Bestaven“Arnaud et moi, on a commencé à travailler avec Nicolas lors de notre première Mini Transat (en 1999), raconte le vainqueur du dernier Vendée Globe. C’est une histoire d’amitié, mais pas seulement : il a toujours été avant-gardiste, à la pointe de l’innovation et à notre écoute. On lui fait beaucoup de retours, via notre gréeur Yvan Joucla, ça lui permet de faire évoluer sa gamme.”

Et de profiter des innovations développées sur les bateaux de course pour les proposer au marché de la plaisance“On est par exemple en train de tester un prototype de bosse de ris textile sur Maître CoQ V, j’en ai déjà parlé aux chantiers navals car ça peut permettre de solutionner les problèmes d’usure que l’on constate souvent sur les catamarans de croisière”, confirme Nicolas Lancelin.

 

Photo : Wanaii Films


Contenu proposé par Corderie Lancelin

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