“Naviguer vers un futur souhaitable.” Tel est le slogan de Neo Sailing Technologies, à la fois bureau d’études et chantier (NST Lab) et écurie de course au large (NST Racing), créé en 2007 sous le nom de Lalou Multi avant d’être rebaptisé en 2023. Basée au Verdon-sur-Mer (Gironde), l’entreprise déploie des solutions pour permettre aux équipes et aux skippers de diminuer leur impact environnemental.
“Nous souhaitons changer de paradigme dans la course au large en pratiquant notre sport de manière plus responsable, explique sa présidente Fabienne Baron. C’est dans cette optique que nous avons mis en place le programme NST Zéro, qui consiste à créer les conditions d’une production et d’une exploitation des bateaux les plus décarbonées possible.”
Depuis dix ans, NST Lab a ainsi déjà développé des solutions concrètes, comme le recours à des matériaux recyclables, dont la résine thermoplastique Elium, utilisée pour la construction de deux bateaux de l’écurie, le Mini 6.50 Marara (plan Romaric Neyhousser mis à l’eau en 2016) et le Class40 Yemanja (ex Captain Alternance), Lift V2 signé Marc Lombard Yacht Design et lancé en 2021.
Le chantier, à qui l’ont doit également le MN35 Lann Ael 3 de Didier Gaudoux (plan Manuard-Nivelt) qui a gagné de nombreuses courses en IRC depuis sa mise à l’eau en avril 2023, a construit un autre Lift V2, Paprec Arkéa, avec lequel Yoann Richomme a remporté la Route du Rhum 2022 (désormais aux mains d’Achille Nebout). Mais seules certaines pièces non structurelles ont été fabriquées avec de la résine thermoplastique, preuve que NST doit encore évangéliser skippers et équipes.
“Nos clients sont moins “extrêmes” que nous dans la démarche et je le comprends, parce que le premier enjeu d’un coureur, c’est la performance sportive, analyse Fabienne Baron. Avec les technologies que l’on utilise, peut-on garantir de viser un podium ? Je pense que oui car on l’a déjà fait par le passé, mais il faut du temps pour convaincre et c’est normal. Cela demande aussi des moyens, peut-être un peu d’audace aussi.”
L’autre volet du programme NST Zéro consiste à récupérer les déchets générés par la production d’un bateau pour les réintégrer dans une nouvelle construction. “Ils peuvent ainsi redevenir une matière première qu’on réutilise. Nous avons déjà testé ce process sur l’Ocean Fifty Arkema 4 (désormais Solidaires en Peloton) : un moule de bras a été recyclé pour devenir la casquette du trimaran, avec des caractéristiques mécaniques très satisfaisantes”, détaille la présidente de NST.
Testé et approuvé sur certaines pièces, ce concept de recyclage va être poussé encore plus loin par NST Lab : “Le Class40 Yemanja sera prochainement détruit pour être entièrement recyclé. La résine récupérée sera réinjectée dans un nouveau bateau, explique Quentin Vlamynck qui, en parallèle de son projet Figaro Les Étoiles Filantes, occupe le poste de directeur technique et sportif de Neo Sailing Technologies. On ne doit pas seulement consommer, il faut aussi montrer la voie, être novateurs.”
Sans oublier la performance, au cœur des préoccupations d’un chantier qui a prouvé qu’il savait construire des bateaux qui gagnent des courses. NST finalise ainsi actuellement un troisième Ocean Fifty, Edenred, lancé en juillet pour Basile Bourgnon et Emmanuel Le Roch, tandis que Quentin Vlamynck ajoute : “Nous avons fait l’acquisition du moule du Lift V3 de Corentin Douguet, qui va arriver courant juin. L’idée est de vendre un Class40 à un skipper qui veut faire la Route du Rhum 2026. Plusieurs sont intéressés, on verra qui sera le premier à réunir le budget, mais on va lancer la construction rapidement pour ne pas prendre de retard et le mettre à l’eau dans les temps.”
Photo : Vincent Olivaud
