Bestaven

Comment Maître CoQ a choisi Yannick Bestaven

Maître CoQ a annoncé en fin de semaine dernière un nouveau partenariat avec Yannick Bestaven jusqu’au prochain Vendée GlobeTip & Shaft vous explique comment l’entreprise vendéenne, qui avait auparavant soutenu Jérémie Beyou pendant six ans, a porté son choix sur le Rochelais, après avoir rencontré de nombreux autres skippers.

L’histoire du retour en Imoca de Maître CoQ remonte à l’avant Vendée Globe 2016, lorsque la société vendéenne, aux côtés de Jérémie Beyou depuis 2012, annonce à ce dernier qu’elle ne peut le suivre, faute de moyens suffisants, dans son projet de construction d’un bateau neuf pour le Vendée 2020. Si le Finistérien, qui termine troisième en janvier 2017, réussit à trouver en Charalun partenaire en mesure de viser plus haut (voir notre article), Maître CoQ n’écarte pas l’éventualité de repartir en 2020. Mais sur un projet plus modeste, et potentiellement avec une skipper, la clientèle de l’entreprise vendéenne étant surtout féminine.

Successeur de Stéphane Sallé à la direction générale de Maître CoQ, Christophe Guyony ne perd pas de temps, puisque dès avril 2017 sur la Solo… Maître CoQ, il commence à discuter avec des skippers désireux de courir le Vendée Globe 2020 – des rencontres qui vont s’étirer jusqu’en juin 2018. En tout, ce dernier confie avoir discuté avec “une douzaine” de marins, parmi lesquels – les intéressés l’ont confirmé à Tip & Shaft – Xavier Macaire, Isabelle Joschke, Christopher Pratt, Gwénolé Gahinet, Clarisse Crémer (pour elle ou son compagnon Tanguy Le Turquais)… Certains noms ont été soufflés par Jérémie Beyou, resté en très bons termes avec l’équipe dirigeante de Maître CoQ qui l’a consulté. “Nous lui avons proposé différentes façons d’aller sur le Vendée Globe et on a effectivement suggéré des marins, confirme ce dernier. Au début, comme ils parlaient de femmes, on a donné les contacts d’Alain Gautier, pour Isabelle Joschke, et de Justine Mettraux ; nous avons aussi proposé d’accompagner un projet avec Christopher Pratt au sein de BeYou Racing.

Ce projet, qui consistait à louer l’actuel SMA à Mer Agitée, la société de Michel Desjoyeaux, a été l’un de ceux qui sont allés le plus loin, tout comme celui porté par Xavier Macaire (voir notre interview en juin dernier). Mais c’est finalement Yannick Bestaven, arrivé dans la course sur le tard (la première rencontre avec Maître CoQ date de mai dernier), qui a décroché le gros lot deux mois plus tard, la décision étant prise en juillet. Ce qui a fait la différence ? “Avant tout la rencontre avec Yannick, l’histoire du bonhomme, de la création de son entreprise [Watt and Sea, qui fabrique des hydrogénérateurs, NDLR], ses qualités avec ses victoires en Class40, son envie d’entreprendre, sa simplicité”, répond Christophe Guyony. “Mon côté chef d’entreprise et co-fondateur de Watt & Sea leur a effectivement plu, sachant qu’ils veulent développer une image d’entrepreneur-employeur parce qu’ils ont besoin de recruter. Mon projet collait bien à leur philosophie et leurs objectifs de sponsoring”.

Deux autres critères ont aussi eu leur importance : la proposition budgétaire du Rochelais, sans doute moindre que celle de ses concurrents, et le fait qu’il ait déjà un bateau – l’ex Initiatives Coeur, plan Farr de 2006 acheté en mars 2017 grâce à l’aide d’une quinzaine d’investisseurs privés. Ce qui a d’ailleurs conduit Maître CoQ à revoir sa stratégie initiale qui consistait à lancer le projet en 2019 pour les 50 ans de la marque sans passer par la case Route du Rhum. Christophe Guyony confirme : “On pensait avoir plus de temps, mais comme il y a quand même beaucoup d’Imoca sur la Route du Rhum [21 au total, NDLR]on s’est dit que les places allaient être chères sur le ponton de Port Olona en 2020 et qu’il fallait être sur la Route du Rhum pour faire des milles”.

Le budget en question ? Ni le skipper ni le partenaire n’ont souhaité le communiquer, ce dernier précisant : “C’est un budget cohérent avec les ambitions de l’entreprise, sachant que parallèlement, on a lancé une campagne de pub télé depuis le soir de la finale de la Coupe du monde de foot et que nous faisons de gros investissements sur nos sites”. Autour de 1,5 million d’euros par an ? “Ce n’est pas très loin, mais c’est en-dessous, répond Christophe Guyony. Et il y aura des co-partenaires dont une partie de ceux qui nous suivaient déjà avec Jérémie – comme le Groupe LDC et des éleveurs – et potentiellement d’autres qui pourraient être affichés sur le bateau”.

Un budget d’équipe Imoca moyenne pour un projet qui, toujours selon Christophe Guyony, doit permettre de viser le Top 10 du prochain Vendée Globe, avec le bateau actuel… voire avec un autre si une opportunité se présente. “Pourquoi pas, si je trouve d’autres investisseurs. Mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs”, répond Yannick Bestaven. Quid d’un chantier d’installation de foils sur son 60 pieds ? “Je ne pense pas, la Jacques-Vabre m’a prouvé qu’avec un bateau d’ancienne génération, il y avait moyen d’arriver dans les cinq premiers en mettant des foilers derrière, juge le nouveau skipper Maître Coq. Ce serait dépenser beaucoup d’argent pour gagner une ou deux places.

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