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Le marché de l’Imoca toujours actif

Avec 24 Imoca inscrits à la Route du Rhum Destination Guadeloupe sur la liste officialisée par OC Sport Pen Duick début avril, la classe des monocoques de 60 pieds, qui pourrait être prochainement choisie comme futur support de la Volvo Ocean Race, continue d’avoir le vent en poupe. Le marché reste toujours très actif (voir Tip & Shaft #96) et des projets se mettent en place progressivement, même si pour certains, la recherche de financements demeure compliquée. Tip & Shaft vous propose un tour d’horizon à un peu plus de six mois du départ de la Route du Rhum.

Côté bateaux neufs, Charal (Jérémie Beyou) sera le premier mis à l’eau l’été prochain, suivront en 2019 Arkéa-Paprec (Sébastien Simon) puis Apivia (Charlie Dalin). Alex Thomson n’a, de son côté, toujours pas annoncé le choix de l’architecte et du chantier où sera construit le futur Hugo Boss : “Pas de nouvelles”, nous a-t-il répondu hier par email. Il ne fait plus guère de doute, cependant, que c’est le cabinet VPLP qui a décroché la commande. Selon nos informations, deux autres projets d’Imoca neufs sont actuellement bien avancés, mais pas encore bouclés financièrement : ils déboucheraient sur la construction d’un plan Verdier chez Persico, en Italie, et d’un plan Manuard en Hongrie.

Côté bateaux d’occasion, deux machines ont récemment changé de main : Alexia Barrier a acheté l’ancien Famille Mary-Etamine du Lys à Romain Attanasio moyennant 275 000 euros ; Damien Seguin, désormais soutenu par Groupe Apicil, a acquis l’ex Comme Un Seul Homme auprès d’Eric Bellion – qui en demandait 1 million – les deux intéressés n’ont pas voulu nous communiquer le prix final.

D’autres Imoca restent à vendre ou à louer avant et/ou après la Route du Rhum. C’est notamment le cas de l’ex Safran, propriété de Kaïros, dont le “plan A reste de trouver un partenaire pour accompagner Morgan (Lagravière) en vue du prochain Vendée Globe”, dixit Roland Jourdain, qui co-dirige la structure basée à Concarneau. Le skipper est inscrit officiellement au Rhum, mais “tout reste ouvert”, souligne Bilou, qui regrette au passage l’annulation de la Barcelona World Race car elle prive Kaïros de la perspective, qui était bien engagée, de louer le bateau à un team espagnol.

Autre Imoca de génération 2015 également à vendre, mais après la Route du Rhum, l’ex Saint-Michel-Virbac, propriété d’Absolute Dreamer, pour lequel, d’après Romain Ménard, project manager, “il y a des offres sérieuses”, mais rien de concret à ce jour. Le team, qui a lui aussi versé les droits d’inscription de la Route du Rhum, continue à chercher des partenaires pour Yann Eliès dans le but de construire un bateau en vue du futur Vendée Globe. En attendant, le bateau sera au Grand Prix Guyader la semaine prochaine et navigue pour des opérations de relations publiques pour Saint-Michel qui reste partenaire, mais à un niveau moindre, du projet.

Michel Desjoyeaux, propriétaire de SMA via Mer Agitée, cherche quant à lui toujours à louer l’ancien Macif après la Route du Rhum – “J’ai de la demande mais rien de fait”, nous a-t-il fait savoir. Trois Imoca de plus ancienne génération sont également sur le marché, Spirit of HungaryVivo a Beira et Le Souffle du Nord-Team Ireland. Le premier devrait bientôt changer de main, puisque Nandor Fa nous a indiqué que son bateau, qui date de 2014, “a été réservé avec une caution par un marin belge”, avant d’ajouter : “Je dois voir dans un futur proche si c’est définitif”.

Vivo a Beira (plan Lombard 2004, 10e de la Transat Jacques Vabre avec le duo Richomme-Lacaze), est toujours propriété de Pierre Lacaze qui, initialement, devait disputer la Route du Rhum à bord. L’homme d’affaires ayant finalement renoncé, François Guiffant, préparateur du bateau l’an dernier, tente de prendre le relais, avec l’objectif de courir la Route du Rhum, puis le Vendée Globe. “J’ai trouvé un peu de sous pour m’inscrire et démarrer le projet, j’essaie de louer le bateau derrière, voire de l’acheter si je trouve le budget”, nous confie celui qui termine une pige de préparateur avec Initiatives Cœur. L’ancien du team PRB évoque un budget annuel de fonctionnement 500 000 euros environ mais concède : “L’opportunité s’est créée avec ce bateau, si quelqu’un fait une bonne offre à Pierre, mon projet serait bien handicapé”.

Quant au Souffle du Nord-Team Ireland (plan VPLP-Verdier 2007), avec lequel Enda O’Coineen a récemment terminé son “retour du monde”, il appartient au skipper irlandais, qui serait prêt à s’en séparer contre un chèque de 1,1 million d’euros. “Enda veut passer le relais à d’autres, nous essayons actuellement de préparer le bateau pour qu’il puisse courir les Monaco Globe Series avec Thomas Ruyant [qui skippait le bateau sur le dernier Vendée Globe, NDLR] et l’Irlandaise Joan Mulloy. L’idée pour Enda est que le bateau soit vu pour qu’il soit ensuite vendu”, explique Marcus Hutchinson, qui a quitté l’équipe SMA et tente actuellement d’aider Thomas Ruyant à monter sa nouvelle campagne de Vendée Globe.

D’autres anciens bateaux pourraient enfin revenir sur le marché si leurs propriétaires ne parvenaient pas à trouver le financement pour une campagne de Vendée Globe. Par exempe celui d”Erik Nigon, qui a acheté l’ancien Bureau Vallée (plan Farr 2006) sur ses fonds propres. Joint, ce dernier nous a confié être décidé à courir la Route du Rhum même s’il ne trouve pas de partenaire-titre, il envisage en revanche de vendre le bateau après s’il ne trouve pas de budget pour le prochain Vendée Globe, son objectif.

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