Ocean Fifty sur la saison 1 du Pro Sailing Tour

Comment s’organise la saison 2 du Pro Sailing Tour

À l’occasion du Sailorz Film Festival organisé par Tip & Shaft, Julien Mauriat, l’un des organisateurs du Pro Sailing Tour, a distillé des informations sur la saison 2 qui aura lieu de mai à juillet. Tip & Shaft vous en dit plus sur le circuit des Ocean Fifty qui accueillera huit équipes cette année.

La première saison du Pro Sailing Tour, passée en 2021 par Brest, La Rochelle, les Canaries et Toulon, a réuni six puis sept équipes (le projet mené par Armel Tripon et Benoît Marie est arrivé en cours de route), avec, à l’arrivée, un bilan jugé unanimement satisfaisant par les skippers. “Ce circuit est génial, il rythme bien la saison, le format est adapté à nos bateaux. C’est de la régate au contact sur des engins océaniques, il y a de l’intensité sportive”, s’enthousiasme Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton-Arsep). “Le niveau est très relevé, ça tire tout le monde vers le haut. Sportivement, ça a vraiment de la gueule”, confirme Gilles Lamiré (Groupe GCA-1001 Sourires).

Même satisfaction du côté des organisateurs d’Upswing Prod, arrivés l’an dernier dans l’univers de la course au large : “Nous sommes parvenus à lancer ce circuit dans un contexte sanitaire et économique extrêmement difficile, avec beaucoup de contraintes à gérer, notamment d’accès du public dans les villages. Nous voulions malgré tout organiser une compétition de très haut niveau avec beaucoup d’exigence de performance”, confie Julien Mauriat, directeur associé d’Upswing Prod.

Avec son frère Edouard, réalisateur de documentaires, il a créé ce Pro Sailing Tour pour en faire l’objet d’une série documentaire qui sera diffusée en France courant avril sur Canal + – le choix de l’antenne exacte n’est pas encore connu. “Le modèle économique du Pro Sailing Tour est avant tout centré sur cette série, l’événement est son support, confirme Julien Mauriat. Ellesera aussi proposée dans 132 pays, en anglais et en espagnol, entre avril et juin. On attend une audience importante et une reconnaissance du public.” Les marins, qui ont pu assister à une projection en avant-première de deux épisodes, ont visiblement apprécié, à l’instar d’Eric Péron, nouveau venu dans la classe en 2022 : “Ce documentaire nous permet de promouvoir notre sport et d’avoir des retombées garanties, c’est un bon argument pour attirer les partenaires.”

Le modèle économique repose donc en partie sur la commercialisation de cette série, dont le coût de production est estimé à 700 000 euros par Julien Mauriat pour un budget global du circuit “d’un peu moins de 2 millions d’euros, financé à environ 50% par les collectivités, un peu par les diffuseurs et des partenaires privés, le reste en fonds propres.” Et ce dernier d’ajouter : L’investissement est conséquent pour Upswing Prod, engagé pour huit ans auprès de la classe, mais on sait très bien que lorsqu’on crée un événement en propre, il y a un temps fort d’investissement. Et, depuis, nous avons été rejoints par Keneo, nous avions justement besoin d’un partenaire solide avec une expertise très forte et une capacité de financement.”

 

Faire en sorte que le modèle
devienne viable

 

Spécialisée dans le marketing sportif et l’organisation d’événements sportifs (championnat du monde de handball 2017, championnat d’Europe de volley 2019…), Keneo s’est associée avec Upswing Prod fin 2021. “Ça faisait un moment que nous cherchions à investir dans un événement dont nous serions propriétaires, explique Vincent de Bary, président de Keneo. D’abord parce que les modèles de rentabilité ne sont pas du tout les mêmes, ensuite parce qu’on est moins cadenassés quand on possède les droits d’organisation par rapport à des événements sur lesquels ces droits sont délégués par une fédération internationale. On peut davantage innover, construire avec les skippers et beaucoup plus s’orienter vers un spectacle sportif.” 

Le choix de la voile et du Pro Sailing Tour ? “Après deux ans de pandémie, il y avait beaucoup d’événements à vendre, on a regardé d’autres sports, le vélo, l’ultra-trail, le triathlon… On a choisi le Pro Sailing Tour pour une raison assez simple : avant même qu’on arrive, Julien et Edouard Mauriat avaient inventé quelque chose de nouveau en associant à ces courses une capacité de production de documentaires sportifs. Ça nous a beaucoup séduits”, répond Vincent de Bary. Reste désormais à faire en sorte que le modèle devienne viable : “C’est un investissement important pour nous, mais on a les moyens et le temps de rentabiliser l’événement, nous sommes là pour sept ans, ajoute ce dernier. Le but est de faire grandir ce Pro Sailing Tour, d’attirer de nouveaux acteurs et des partenaires. Avec le soutien d’OConnection, on cherche notamment un partenaire-titre à hauteur de 600 000 à 700 000 euros par an.”

Ce sera pour les organisateurs l’un des enjeux d’une saison 2022 dont Julien Mauriat nous dévoile le programme“Nous avons souhaité inverser le calendrier, commencer en Méditerranée et finir en Manche, afin que les bateaux soient libres après le 10 juillet pour participer à la Drheam Cup, qui est qualificative à la Route du Rhum. On a également inversé le format, puisque les régates inshore précéderont désormais le défi de 24 heures.” Le premier épisode se déroulera ainsi à Bonifacio, du 10 au 14 mai, avec un tour de Corse en guise d’offshore. Les épisodes 2 et 3 auront lieu à Brest (21-26 juin) puis en baie de Saint-Brieuc (30 juin-2 juillet). Suivra un parcours offshore avec une arrivée à Cowes, cadre de l’épisode 4. Enfin, le 6 juillet, les huit équipages prendront le départ du « Final Rush » depuis le Solent pour une arrivée à Roscoff estimée trois jours plus tard.

 

Un circuit attirant nombre d’équipiers
venus d’autres horizons

 

Sportivement, la compétition accueille un huitième équipage mené par Eric Péron, qui a récupéré et remis à niveau l’ancien Prince de Bretagne. L’ex figariste dispose d’un budget de fonctionnement cette saison “de 500 000 à 700 000 euros selon qu’on intègre l’amortissement du bateau, les assurances et autres coûts. Il sera assuré à 30% par des partenaires réunis au sein du French Touch Oceans Club et à 70% par un partenaire-titre”, confiait-il mi-février dans notre podcast Pos. Report. Partenaire qui a été annoncé ce vendredi : il s’agit de Komilfo, entreprise spécialisée dans la pose de pergolas, stores, menuiseries et fermetures.

Tous les bateaux engagés sur le Pro Sailing Tour 2022 peuvent le gagner, c’est la magie de notre classe”, se réjouit Sébastien Rogues. Qui accueillera notamment à bord de Primonial Pierre Quiroga, vainqueur de la Solitaire du Figaro 2021, le circuit attirant nombre d’équipiers venus d’autres horizons. “J’ai reçu de nombreuses demandes et il a fallu faire des choix”, confirme Quentin Vlamynck (Arkema 4) qui embarque notamment Lalou Roucayrol, Alex Pella (sur l’épisode corse) et Pierre-Antoine Morvan.

Parmi les autres équipages, Erwan Le Roux s’est adjoint les services de Yann Eliès, Pablo Santurde et Mathilde Geron ; Vincent Riou et Hugo Dhallenne seront aux côtés de Thibaut Vauchel-Camus. De son côté, Armel Tripon accueillera, en plus de ses équipiers habituels (Vincent Barnaudeau et Fred Moreau), Matéo Lavauzelle et Gurvan Bontemps. Le Nantais, dont le projet était partagé au départ avec Benoît Marie, qui ne devrait pas faire partie de l’équipage cette année“C’est en cours de discussion”, nous a confié Benoît Marie – sera également au départ de la Route du Rhum, dont il est le tenant, sur Les Ptis Doudous.

La Route du Rhum, une fois le Pro Sailing Tour terminé, sera dans la ligne de mire des huit skippers inscrits sur cette saison 2, qui constitue une bonne préparation pour la grande course de fin d’année, comme cela a été le cas la saison dernière pour la Transat Jacques Vabre. “En 2021, les équipes ont beaucoup tiré sur les hommes et les machines, mais à l’arrivée, tout le monde a énormément progressé, constate Julien Mauriat. Tous les marins l’ont dit à l’issue de la Jacques Vabre : s’ils sont arrivés quasiment tous ensemble sur la ligne, c’est grâce à la structuration du circuit qui leur a permis de beaucoup naviguer en amont.”

 

Photo : Jacques Vapillon 

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