ac-20181102rdr-1160 (1)

Route du Rhum : l’organisation en ordre de marche

Défi Azimut pour les Imoca, Malouine 40’ Lamotte pour les Class40, certains participants à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe disputent cette semaine leur ultime course avant la transat en solitaire, tandis que la présentation des skippers est prévue mercredi 21 septembre à Paris. L’occasion pour Tip & Shaft de faire un point sur l’organisation.

Quatre ans après une édition qui avait réuni 123 skippers, ils seront 138 à s’élancer le 6 novembre de Saint-Malo. A condition de tous boucler leur qualification (parcours de 1 200 milles en solitaire ou course en solo de 500 milles complétée par un parcours pour atteindre 1 400 miles). Ce qui semble en bonne voie, selon le nouveau directeur de course, Francis Le Goff : “Aujourd’hui, on est à 80% de qualifiés, la date limite est au 6 octobre, il n’y aura pas de dérogation. On devrait en revanche décaler de deux semaines celle des skippers remplaçants [pour les équipes souhaitant en inscrire un, NDLR].

Francis Le Goff se montre également confiant sur le fait de voir partir l’intégralité des 138 inscrits. On suit de près ceux qui ont eu des problèmes, mais on a eu de bonnes nouvelles, notamment d’Etienne Hochédé, qui a ramené d’Angleterre son bateau à Fécamp et a fait sa qualif, et de Loïc Escoffier qui a chaviré sur la Drheam-Cup et n’attend plus que ses voiles pour renaviguerC’est un peu plus juste pour Laurent Camprubi qui a perdu sa quille pendant sa qualif, on espère qu’il pourra rassembler toutes les pièces nécessaires pour remettre son bateau en état.” 

Si des marins ne parvenaient pas à être à jour de toutes leurs formalités au 6 octobre, ils feront le bonheur de ceux qui figurent sur une liste d’attente réduite à… trois éléments“En Class40, il ne reste qu’Anatole Facon, en Imoca, ils étaient deux, mais Denis Van Weynbergh s’est retiré récemment, il reste Szabi Weroes, et en Rhum Multi, il y a le jeune Thomas Lurton”, confirme Francis Le Goff.

 

Deux jours de parades

 

Les 55 Class 40, 16 Rhum Multi et 14 Rhum Mono devront être à Saint-Malo le lundi 24 octobre, ils seront suivis le lendemain des 8 Ocean Fifty et des 8 Ultims, puis des 37 Imoca le mercredi 26. L’arrivée de ces trois dernières classes se fera sous forme de parade, nouveauté de cette douzième édition : les bateaux remonteront groupés et sous voiles le chenal de Saint-Malo, avant une scénarisation de leur passage des écluses, autour desquelles seront installés des gradins. Les autres classes, déjà sur place, auront également droit à leur parade les 27 et 28 octobre.

“On veut que le temps passé à Saint-Malo soit animé de façon plus continue, explique Joseph Bizard, directeur général d’OC Sport Pen Duick, qui organise la Route du Rhum. Il y a quatre ans, sur les 12 jours d’ouverture du village, on avait constaté des pics colossaux le dernier week-end, on trouvait dommage de construire un dispositif aussi dense pour n’avoir qu’une affluence modérée sur la première semaine. Nous avons donc voulu des temps d’animation forts dès l’ouverture (le 25 octobre), avec ces parades qui permettront notamment à ceux qui auront du mal à avoir accès au départ de voir les bateaux sous voiles au moment de leur arrivée à Saint-Malo.”

Tous les bateaux entreront par ailleurs dans les deux bassins à flot, Vauban et Duguay-Trouin, notamment les Ultims, restés à l’extérieur en 2018. “C’était à la fois le souhait des armateurs, de l’organisateur et des autorités portuaires, explique Francis Le Goff. On a commencé à travailler sur le dossier il y a plus d’un an, avec un premier montage à blanc avec un bateau de pêche, puis un test grandeur nature en juillet pour passer les écluses avec Actual.” Des écluses qui font 25 mètres de large, soit seulement 2 de plus que la plupart des trimarans inscrits en Ultim !

 

70 000 m2 de village

 

Les Ultims, Class40 et Rhum Multi seront amarrés dans le bassin Vauban, Ocean Fifty, Imoca et Rhum Mono dans le Duguay-Trouin, où prendront place, à l’extrémité est du village, quelques vieux gréements. Un village qui ouvre un jour de plus et gagne 15% de surface par rapport à 2018, soit 70 000 m2 au total. “On reste sur le principe d’un village fermé, parce qu’on y est obligés, mais on a augmenté le nombre de points d’entrée et de sortie, explique Anthony Guézennec, chef de projet Rhum pour OC Sport Pen Duick. On a aussi fait en sorte de faciliter la circulation avec une signalétique et une appli disponible fin septembre.”

Les Ultims quitteront le bassin Vauban dès le vendredi 4, suivis le samedi des Rhum, des Ocean Fifty et des Imoca, seuls les Class40 restant jusqu’au dimanche matin. La ligne de départ au large de la pointe du Grouin restera sensiblement la même que celle de 2018 – 3 milles -, avec toujours le parcours de 19 milles jusqu’au cap Fréhel et une large zone d’exclusion que les 50 semi-rigides de la direction de course, assistés de ceux des affaires maritimes et des teams, se chargeront de faire respecter. Les bateaux de plaisance seront priés de rester au sud de cette zone, les navires de transport à passagers (5 700 invités embarqués en 2018) au nord. Pas de changement du côté de l’arrivée en Guadeloupe, avec toujours le tour de l’île, la bouée de Basse-Terre et l’arrivée proche de l’îlet du Gosier, les capacités d’accueil portuaire seront en revanche augmentées à Pointe-à-Pitre, notamment à la Darse.

 

Budget “sensiblement” à la hausse

 

En tout, ce seront 150 personnes (prestataires inclus) qui travailleront directement pour l’organisation, auxquels il faut ajouter 400 bénévoles sous la responsabilité du club local, la SNSBM. Le budget est-il également à la hausse ? “Il augmente sensiblement, répond Joseph Bizard, qui ne souhaite pas donner de chiffre (environ 8 millions d’euros en 2018). Il faut comprendre que la structure budgétaire est organisée selon des sources de revenus qui n’ont pas changé, dans le sens où nous n’avons ni billetterie ni droits télé. La course se finance en grande partie par le sponsoring et l’investissement des collectivités publiques – 80% du budget, précise-t-il –, donc même si on a plus de partenaires et de fournisseurs officiels, ces revenus ne peuvent pas augmenter drastiquement. A moins de trouver d’autres sources.”

Ce que les équipes d’OC Sport Pen Duick ont tenté de faire en proposant, en collaboration avec une grosse société de production, une série sur la course à des plateformes de vidéo à la demande. Sans succès. “Qu’est-ce qu’il faut y voir ? Sans doute le fait qu’on reste un projet très franco-français pour ces plateformes, constate le directeur général d’OC Sport Pen Duick. La base d’audience de notre sport reste limitée par rapport à d’autres, plus internationaux. Il y a quatre ans, la Route du Rhum avait généré 117 millions d’euros de retombées, mais seulement 15% à l’international, c’était sans doute trop peu pour convaincre aujourd’hui. On va continuer à travailler pour que le succès de l’édition 2022 rassure les plateformes.”

Photo : Alexis Courcoux

Tip & Shaft est le média
expert de la voile de compétition

Course au large

Tip & Shaft décrypte la voile de compétition chaque vendredi, par email :

  • Des articles de fond et des enquêtes exclusives
  • Des interviews en profondeur
  • La rubrique Mercato : l’actu business de la semaine
  • Les résultats complets des courses
  • Des liens vers les meilleurs articles de la presse française et étrangère
* champs obligatoires


🇬🇧 Want to join the international version? Click here 🇬🇧