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Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de la Transat Jacques Vabre

La conférence de presse de la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre, qui fête cette année ses 30 ans et s’élancera le 29 octobre du Havre à destination de Fort-de-France, a eu lieu mardi 3 octobre à la Maison de la Radio, à Paris. Tip & Shaft y était et vous en livre les principales informations.

95 bateaux, nouveau record (78 en 2021), prendront le départ de la 16e édition de la transat en double, répartis en quatre classes qui auront chacune un parcours différent : 5 Ultims (7 500 milles), 6 Ocean Fifty (5 800 milles), 40 Imoca (5 400 milles) et 44 Class40 (4 000 milles). Cette participation à la hausse a conduit l’équipe d’organisation, dirigée par le duo Antoine Robin-Gildas Gautier – ce dernier de retour aux affaires après avoir cédé les commandes de l’organisation à Caroline Caron sur l’édition 2021 – à décider de procéder à quatre départs décalés le 29 octobre, les Ultims à 13h05, les Ocean Fifty à 13h17, les Imoca à 13h29, les Class 40 à 13h41.

“Nous avons pris la décision assez vite après l’arrivée des Ultims [dont la participation n’était initialement pas prévue, voir notre article], explique Antoine Robin. Avec 100 bateaux attendus, on s’est dit que ça allait être compliqué au niveau de la sécurité du plan d’eau et de la taille de la ligne, explique Antoine Robin. Surtout, cela permettait de valoriser toutes les classes, de donner à chacune son heure de gloire. On a interrogé la direction de course pour savoir si c’était envisageable, on en a parlé aux classes qui étaient plutôt favorables et on a validé le principe avec notre diffuseur principal, France Télévisions, pour arriver à ce choix de 12 minutes entre chaque départ. Un laps de temps à la fois pas trop long pour la télé et suffisant pour que les teams aient le temps de faire leurs manœuvres de « dropping » (équipes qui quittent le bateau avant le début de la procédure) et que les bateaux puissent se mettre en place sur la ligne.”

Ce début de course donnera par ailleurs lieu à deux classements intermédiaires, au niveau du cap de la Hève puis de la bouée d’Etretat, “pour que le téléspectateur lambda puisse mieux comprendre”, ajoute Antoine Robin.

 

Un budget à la hausse

 

En amont de ce départ, le village de 23 500 m2 sera inauguré le 21 octobre, avec une organisation revue. “On a changé notre façon d’utiliser le Carré des Docks en utilisant davantage les bâtiments en dur, notamment parce qu’on ne voulait pas qu’il y ait trop d’espaces réceptifs privés sur les quais, et donc inaccessibles au public, poursuit le codirecteur de la course. Pour accueillir tous les bateaux – sauf les Ultims – dans le bassin Paul Vatine, on a aussi complètement changé le plan d’amarrage, les Imoca seront perpendiculaires au ponton.”Les organisateurs espèrent jusqu’à 600 000 visiteurs sur les neuf jours d’ouverture. Avec une incitation forte à les faire venir autrement qu’en voiture, via des tarifs spéciaux, en partenariat avec la région Normandie et la SNCF, et la mise en place d’un « ticket vert » qui, selon Gildas Gautier “offrira des cadeaux ou expériences particulières à ceux qui viennent en transport collectif” – les déplacements représentaient 85% de l’impact carbone de la dernière édition. Anniversaire des 30 ans oblige, des animations spéciales seront organisées, entre inauguration de plaques commémoratives aux noms des vainqueurs des quinze éditions précédentes, concert au son des années 1990, feu d’artifice et… retransmission sur grand écran de la finale de la Coupe du monde de rugby le samedi 28

A édition et participation exceptionnelles, budget exceptionnel ? “Il est en hausse de 35%, passé d’environ 4 millions à 5,5 millions d’euros, répond Antoine Robin. Ce budget étant celui de l’Association Transat Jacques Vabre, qui réunit les deux membres fondateurs – ville du Havre et groupe JDE, propriétaire de la marque Jacques Vabre – ainsi que, depuis l’édition 2021, la région Normandie. Il ne comprend pas celui de l’association Martinique Transat, qui organise l’arrivée à Fort-de-France, dont le budget, assuré en grande partie par des partenaires privés, le groupe GBH en tête, se monte à un peu plus d’un million d’euros.

Avec, pour elle aussi, des contraintes liées à la participation record : “Comme tous les Imoca restent pour participer à Retour à La Base [course en solitaire qualificative pour le Vendée Globe, départ le 26 novembre, NDLR], il est probable qu’on ait environ 80 bateaux en même temps à Fort-de-France, explique son président Damien de Longueville. On a donc rajouté une centaine de mètres de pontons flottants, le port de plaisance de l’Étang Z’Abricots mettra également à disposition une centaine de mètres de linéaires ainsi que des mouillages.”

 

La Martinique veut continuer

 

Le budget de l’Association Transat Jacques Vabre est, selon Antoine Robin, réparti entre partenaires institutionnels (34%), partenaires privés (28%) – parmi lesquels JDE et les deux partenaires principaux, la Bred et CMA-CGM -, droits d’inscriptions (22%) et autres revenus (hospitalités, merchandising…) à hauteur de 16%. Si le groupe JDE ne donne pas le montant de son investissement, la ville du Havre verse une subvention de 700 000 euros (à laquelle il faut ajouter la mise à disposition de personnels et de matériel), la région Normandie 300 000 euros“Tout compris, cela nous revient à environ 500 000 euros”, précise Aline Louisy-Louis, vice-présidente à la région, en charge des sports, de la jeunesse et du nautisme.Quant à la Martinique, « partenaire destination », son apport en nature au budget de l’association Transat Jacques Vabre est également de 700 000 euros, via le Comité Martiniquais du Tourisme (CMT), auquel il faut ajouter les moyens alloués aux campagnes de promotion et à une présence importante sur le village du Havre. “C’est un budget conséquent, reconnaît Bénédicte Di Geronimo, présidente du CMT, mais la Transat Jacques Vabre constitue pour nous une fenêtre de promotion immense, avec 500 000 personnes au Havre qui voient le nom Martinique et rentrent dans nos espaces de promotion. Nous sommes absolument satisfaits de ce partenariat, dont le retour sur investissement est tangible.” L’intéressée évoque ainsi un chiffre de 52 millions d’euros de retombées médiatiques pour la Martinique sur la dernière édition.

Autant dire que l’île espère bien s’installer durablement comme destination de la transat en double, ce que confirme le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre : Notre ambition, c’est qu’il y ait une troisième, une quatrième, une quinzième édition chez nous ! Nous voulons que cette histoire que nous avons commencée se transforme en lien durable de partenariat.” Le partenariat actuel comprend deux éditions, 2021 et 2023, et une en option, qui sera évoquée, assure Antoine Robin, à l’issue de la 16e : “On s’est mis d’accord avec nos partenaires pour faire le point à l’arrivée, il faut être sûr que tout le monde soit aligné et motivé, ce qui semble le cas.”

 

Photo : Jean-Marie Liot

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