Comment s’organise la Transat Jacques Vabre

Le village de la Transat Jacques Vabre a ouvert officiellement ses portes vendredi dernier au Havre. Le coup d’envoi de la transat en double à destination de Salvador de Bahia, à laquelle prennent part cette année 38 tandems, sera donné le dimanche à 13h35. Tip & Shaft vous décortique l’organisation d’une épreuve qui retrouve son appellation originelle de “Route du Café”.

Après avoir longtemps été organisée par Pen Duick, la Transat Jacques Vabre est passée depuis 2011 dans le giron de ses deux partenaires principaux, la ville du Havre et Jacques Vabre, qui ont souhaité reprendre la main sur la course au sein de l’Association Transat Jacques Vabre. “Nous avons voulu à l’époque nous mouiller davantage pour faire plus et mieux, nous voulions faire un événement à notre image et engager nos ressources spécifiques”, explique Bertrand Sero, responsable de la marque Jacques Vabre chez JDE France, filiale française du géant cafetier hollandais Jacobs Douwe Egberts (JDE). Jacques Vabre appartient désormais au numéro 2 mondial du café – derrière Nestlé -, issu de la fusion, en 2015, entre DEMB 1753 et les activités café de Mondelez.

Présidée par Xavier Mitjavila, qui dirige JDE France, l’association fixe les grandes orientations, l’organisation opérationnelle étant assurée par Gildas Gautier, délégué général. Auparavant en charge du développement de la filière nautique sur le territoire havrais, ce dernier, qui a contribué à la reprise de la course par les deux partenaires, est entouré de prestataires pour les parties sportive, technique, marketing et communication. Au total, 115 personnes, dont celles issues de la ville du Havre, sont mobilisées pour l’organisation pendant les dix jours sur place, auxquelles il fait ajouter, pour la première fois, 200 bénévoles.

Le budget de la Transat Jacques Vabre, stable depuis trois éditions, se monte à 2,5 millions d’euros selon les organisateurs. Premier contributeur, la ville du Havre verse une subvention de 856 000 euros, lissée sur deux ans. “C’est une somme importante, mais le rapport est favorable à l’économie et à l’image du Havre”, explique Sébastien Tasserie, adjoint au maire en charge du sport, de la jeunesse, de la vie étudiante et du nautisme, qui ajoute : “Lorsque nous avions accueilli le Tour de France cycliste il y a deux ans, l’étude d’impact faite à l’époque avait révélé un rapport de 1 à 4 entre coûts pour la ville et retombées dans l’économie locale”.

Deuxième contributeur, JDE verse une somme que la société ne souhaite pas révéler, mais “pas très loin” de celle du Havre. “Nous avons considérablement revu le budget à la hausse cette année, l’investissement financier et humain est plus important”, nous indique-t-on chez JDE France dont le chiffre d’affaires se monte à 926 millions d’euros (5 milliards pour JDE monde). Les 190 collaborateurs du siège seront notamment réunis en convention au Havre en marge du départ et une importante campagne de communication a été déployée, entre affichage 4X3 et « Image du Jour » sur France Télévisions, à savoir un spot TV co-sponsorisé avec Bureau Vallée. Un investissement rentable ? Chez JDE, qui compte mettre en place sur cette édition des outils plus élaborés pour mesurer le ROI, on met en avant les 43 millions d’euros de retombées médias et les 450 000 visiteurs au Havre officiellement comptés lors de l’édition 2015.

A côté des deux co-organisateurs, la contribution des territoires d’arrivée – Salvador de Bahia et l’Etat de Bahia, qui ont succédé à Itajai en 2015 – se monte, tout compris (logistique et animations sur place, transports et hébergements des équipes), à environ 400 000 euros, dixit les organisateurs. La Région Normandie fait son entrée cette année en tant que partenaire institutionnel à hauteur de 80 000 euros, avec, selon Gildas Gautier, l’envie de “revenir plus fort les prochaines années”. Les autres partenaires sont privés, comme Musto, engagé sur trois éditions (jusqu’en 2019), BMW, qui arrive en tant que transporteur officiel, ou V&B, également sponsor du Class40 de Maxime Sorel et chargé notamment de l’animation nocturne du village. Des partenaires qui versent “entre 20 000 et 60 000 euros”, selon Gildas Gautier. “Au total, les droits payés par les sponsors privés représentent de 250 à 300 000 euros“, confie Frédéric Giraud, co-fondateur de L’Uzyne, la structure chargée de gérer les partenariats.

Enfin, les droits d’inscription, dont la moitié sont reversés en prize money aux quatre classes – qui les distribuent ensuite selon leurs propres règles -, représentent environ 150 000 euros de recettes pour l’organisation.

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