A 18 mois du départ de la course autour du monde en Ultim et en solitaire au départ de Brest – dont le nom officiel se fait toujours attendre – où en est-on au niveau de l’organisation ? Tip & Shaft fait le point.
Lancée officiellement fin février, la SAS Brest Ultim Sailing (voir notre article), qui a pour mission d’organiser la course autour du monde dont le départ est prévu le 29 décembre 2019, est depuis le 20 avril incarnée par son directeur général, Emmanuel Bachellerie, déjà délégué général de la classe Ultim 32/23. Parmi les nombreuses missions qui l’attendaient à son entrée en fonction, figurait le nom de la course qu’il annonçait alors “avant l’été” et qui n’a toujours pas été dévoilé. Pourquoi autant de temps pour s’accorder sur une appellation, qui, d’après l’intéressé, ne sera “pas forcément révolutionnaire” ? “Parce que comme c’est un nom [qui comprendra Brest, NDLR] amené à rester pendant 20, 30 ou 40 ans, il faut trouver le point de convergence entre les actionnaires de la SAS. On se rapproche du but, il y a encore une petite hésitation sur une partie du nom”, répond Emmanuel Bachellerie qui annonce un communiqué de presse “avant fin juillet”.
Deuxième volet important de l’organisation : les consultations pour choisir les prestataires dans les trois domaines principaux que sont la direction sportive, l’événementiel et la communication. Au moment de l’annonce de sa nomination, Emmanuel Bachellerie espérait lancer ces consultations fin avril pour des choix fin juillet. Aujourd’hui, seule la direction sportive sera annoncée dans les délais initialement prévus, les autres consultations n’ayant pas été lancées. “On s’est concentrés sur la partie sportive, qui est un dossier très lourd puisqu’elle englobe beaucoup plus que la direction de course. Cela comprend le nautique, mais aussi la météo, le médical, la question des glaces, la sécurité, la gestion des départs et arrivées…”, justifie Emmanuel Bachellerie.
Un cahier des charges a été envoyé le 4 juin aux huit directeurs de course affiliés en catégorie A à la Fédération française de voile (Jacques Caraës, Gilles Chiorri, Bernard Duval, Christophe Gaumont, Denis Hugues, Francis Le Goff, François Séruzier, Sylvie Viant), ainsi qu’à OC Sport et Amaury Sport Organisation, pour remise des propositions le 6 juillet. Date à laquelle, “trois dossiers ont été déposés en bonne et due forme“, selon Emmanuel Bachellerie qui n’a pas souhaité dévoiler les noms.
Tip & Shaft a donc pris son téléphone et trouvé les trois candidats en question : Jacques Caraës, Gilles Chiorri et Christophe Gaumont, avec la FFVoile. “Comme je n’ai plus la Barcelona World Race [annulée fin mars, NDLR], le timing tombe plutôt bien, un an avant le Vendée Globe”, a confirmé le premier, qui occupe également ce poste sur la prochaine Route du Rhum. “C’est un projet pionnier, innovant, avec très peu de donneurs d’ordre et des écuries très professionnelles. Il n’y a pas 1 000 intervenants, c’est plutôt rassurant”, a jugé le second, ancien directeur de course de la Solitaire du Figaro et du Rhum, qui termine actuellement sa mission de “team manager” sur la Volvo Ocean Race avec AkzoNobel.
Quant à Christophe Gaumont, salarié de la FFV qui oeuvre, entre autre, sur le Tour Voile et le Spi Ouest-France, il confirme également avoir déposé un dossier : “La réponse a été faite au nom de la Fédération française de voile, avec moi comme directeur de course. C’est le même cas de figure que sur le Tour Voile : c’est une convention d’organisation entre ASO et la Fédé, qui me missionne sur l’épreuve”. Le résultat des courses est attendu pour le 31 juillet pour une entrée en fonction du futur directeur de course le 1er septembre et d’ores et déjà une mission prioritaire : la rédaction de l’avis de course, qui sera dévoilé le 8 décembre lors du Nautic de Paris.
A noter que le directeur de course choisi sera affublé d’un “conseiller”, directement rattaché à la SAS, comme le stipule le document de présentation, que nous avons pu consulter : “BREST ULTIM SAILING mettra en place directement un consultant nautique chargé de conseiller la direction de course et BREST ULTIM SAILING dans l’ensemble des missions concernées et en particulier le soutien de l’événement auprès des médias“. La communication de la direction de course fera d’ailleurs l’objet d’un contrôle strict, comme le précise l’article 2.1.9 : “Le prestataire s’engage à ne répondre aux différentes sollicitations des médias qu’après accord de la direction générale de BREST ULTIM SAILING tant dans la préparation de la course que pendant le déroulement de celle-ci ; toute prise de parole sous quelque forme que ce soit devra au préalable avoir été validée par la direction générale de BREST ULTIM SAILING.”
Pour le reste, les autres consultations seront lancées “avant fin juillet ou après le 20 août” par la SAS, qui va par ailleurs se renforcer prochainement avec l’arrivée d’un assistant à maîtrise d’ouvrage sur la partie sportive (un prestataire) fin juillet, d’une personne chargée de la coordination générale, et côté communication, d’une coordinatrice et d’une assistante (les deux premières en CDI, la troisième en alternance), au 1er septembre. Autant de recrutements déjà finalisés qui seront annoncés en même temps que le nom de la course.
Quant à la recherche de partenaires, elle avance avec l’élaboration d’une “plateforme de marque” et de packages commerciaux qui proposeront trois niveaux de partenariats : des fournisseurs officiels, (moyennant un ticket de 2 500, 5 000 et 10 000 euros), des partenaires officiels (avec deux niveaux différents : 200 000 et 400 000) et un partenaire majeur à hauteur de 1,5 million d’euros. Total visé des partenariats privés : entre 2,4 et 2,7 millions d’euros, selon Emmanuel Bachellerie. Une mission confiée à deux commerciaux prestataires.