Comme Tip & Shaft l’avait évoqué le 12 mai, Amaury Sport Organisation a annoncé jeudi le lancement au printemps 2018 d’une nouvelle course inscrite au calendrier des Ultimes : Nice UltiMed. Le planning des prochaines années des maxi-trimarans commence donc à prendre forme.
Après The Bridge et la Transat Jacques Vabre, cette année, 2018 verra donc les Ultimes prendre le départ, en plus de l’incontournable Route du Rhum, de Nice UltiMed. Le concept de cette nouvelle épreuve ? “Neuf jours d’événements à Nice du 28 avril au 6 mai, avec une répartition moitié-moitié entre l’avant-course et la course elle-même qui sera un format hybride entre la course au large et le stade nautique”, répond Jean-Baptiste Durier qui pilote le projet pour ASO. Si la porte ne semble pas fermée pour accueillir d’autres flottes, notamment les Multi50, seuls les Ultimes sont pour l’instant de la partie, avec la présence annoncée de Banque Populaire IX, Sodebo, Idec Sport et Actual. Macifréserve sa réponse, en fonction du timing du tour du monde de François Gabart l’hiver prochain (cela pourrait d’ailleurs aussi être le cas d’Yves Le Blévec).
Chez Gitana – qui n’est pas membre du Collectif Ultim, tout comme Idec Sport – Cyril Dardashti, directeur de l’écurie, ne montre guère d’enthousiasme : “D’abord parce que le format ne nous plaît pas, car nous avons besoin de faire du mille pour préparer la Route du Rhum ; ensuite parce que je trouve que 50 000 euros de frais d’inscription pour faire des démonstrations est excessif“. Précision de Jean-Baptiste Durier : “Une course en Méditerranée est une demande des armateurs qui ont besoin d’activer dans la région. Nous leur avons donc proposé un concept d’armateur-partenaire de l’épreuve avec un ticket d’entrée à 85 000 euros, qui comprend des contreparties d’envergure, en particulier un espace d’exposition de 100 m2 et 600 packs VIP. Ceux qui ne souhaitent pas bénéficier de ces contreparties règleront des droits d’inscription ramenés à 50 000 euros, ce qui est clairement moins intéressant. Mais je pense que la grande majorité d’entre eux choisiront la première solution.”
La saison suivante, en 2019, devrait voir une nouvelle course, probablement en équipage, s’installer au printemps, mais laquelle ? Deux projets sont en lice : la réactivation de Lorient-les Bermudes-Lorient – avec, peut-être une escale aux Bermudes – et une transat La Rochelle-La Havane, soutenue par la mairie de La Rochelle et les collectivités locales. Cette dernière, réservée aux multicoques (Ultimes et autres), prévue en 2018 à l’origine, a été déplacée pour laisser la place à Nice UltiMed. Et elle pourrait une nouvelle fois se faire doubler, le projet breton semblant avoir les faveurs du Collectif Ultim. “On a déjà décalé d’un an, on a beaucoup avancé en allant plusieurs fois à Cuba, on a une légitimité”, se défend Christine Briand qui, au sein de la société Orita Events, en cours de formation, œuvre au lancement de cette transat. La Rochelle-La Havane pourrait-elle avoir lieu plus tard si les Lorientais raflaient la mise ? “C’est un projet extrêmement intéressant qui a toute vocation à exister dans un calendrier quadriennal 2020-2024”, répond Emmanuel Bachellerie, coordinateur du Collectif Ultim. Qui précise cependant que rien n’est encore acté, la décision sur cette course devant être annoncée à l’automne.
Viendra ensuite, fin 2019, le Brest World Ultim Tour – comme il est désormais baptisé – sommet annoncé de la classe Ultime. A deux ans et demi de cette première course autour du monde en solitaire sans escale en multicoque, où en est-on concrètement ? Les infos sont rares. La Société d’économie mixte locale (SEML) Brest World Ultim Tour vient tout juste d’être créée suite aux votes du conseil municipal de Brest et du conseil de la métropole, son capital étant réparti entre les deux collectivités locales (75%), les quatre membres du Collectif Ultim et le Collectif lui-même (5% chacun). Selon Le Télégramme, le budget d’organisation de l’épreuve est évalué à 6,5 millions d’euros tandis que ville et métropole ont provisionné 2,4 millions. Reste donc à trouver des partenaires : un premier appel d’offres concernant la “prospection des principaux sponsors du tour du monde” a été lancé en mars, puis un second, identique, a de nouveau été publié en mai, sans doute parce que le premier n’a pas trouvé de candidats. Le ou les lauréats du second, s’il a été attribué, n’ont pas été dévoilés.
Et après ? Plusieurs projets sont à l’étude pour la période 2020-2024, dont celui de La Rochelle s’il n’est pas retenu pour 2019, mais également une autre course autour du monde, en double ou en équipage cette fois. “Trois options d’articulation se dessinent, qui dépendent du nombre de courses par an, des destinations et du format, solo ou équipage, explique Emmanuel Bachellerrie. Deux courses par an sur quatre ans, c’est peut-être un peu beaucoup, il n’est pas exclu que ce soit plutôt en moyenne une et demie, mais cela dépend du dimensionnement des événements. Le planning devrait être entériné avant la fin 2017 parce que pour convaincre un armateur de s’engager, il faut un programme.”