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La saga des First 3/6 : La déferlante first class 8 – contenu sponsorisé

Avec plus de 25 000 bateaux construits depuis 1977, la marque First, qui fête ses 45 ans cette année, reste une référence de la course-croisière. Pendant tout l’été, Tip & Shaft va raconter cette saga en compagnie de certains de ses acteurs, à travers quelques modèles phares du chantier Beneteau. Cette semaine, la naissance du First Class 8, monotype incontournable des années 1980-1990.

Comment faire un bateau qui soit à la fois beau, confortable, gagne des régates et produit au juste prix ? Telle est la quadrature du cercle à laquelle sont confrontées en permanence les têtes pensantes de Beneteau, Annette Roux présidente, François Chalain, directeur général, et son bras droit, Eric Ingouf. “Il faut bien voir qu’à l’époque, il n’y avait pas encore d’Océanis, le marché n’était pas segmenté. Un First, c’était donc un bateau qui devait savoir tout faire, explique Yann Masselot, aujourd’hui directeur de la marque Beneteau.

Les protos IOR (voir notre article) sont prestigieux, mais leur raffinement coûte de plus en plus cher et Annette Roux ne cesse de répéter à ses équipes qu’“un Beneteau doit toujours avoir un bon rapport qualité-prix.” Le First Class a été une façon brillante de s’extraire d’un compromis de plus en plus difficile à tenir“, raconte Yann Masselot. Exit le bois à l’intérieur, les vaigrages et autres parements lourds et chers. Exit l’IOR et ses carènes bosselées. Place à la simplicité, et à la glisse, déjà.

 

Une double paternité

 

Mais qui pour dessiner ce nouveau monotype ? Sur le First Class 8, comme quelques années plus tard pour le Figaro 1, deux têtes pensantes valent mieux qu’une et le monotype sorti en 1982 porte une double paternité : Jean-Marie Finot et Jacques Fauroux. Le premier s’est fait remarquer avec le one tonner Révolution pour son goût des arrières callipyges. Le second est champion du monde de quarter tonner…

Ils accouchent d’un monotype bas sur l’eau, à la carène très fluide, marchant vite à toutes les allures avec un gréement fractionné et une belle surface de toile. Le bateau reprend aussi le système de quille relevable inventé par Finot et Beneteau sur le First 22 en 1978. Le Class 8 pèse 1,3 tonne mais se révèle beaucoup plus facile à transporter sur route qu’un Surprise, le grand concurrent à l’époque. Sa largeur de 2,50 m lui garantit le gabarit routier, contrairement au J24, monotype international qui ne s’est jamais vraiment imposé en France. Et tant pis si le rail de fargue cisaille les cuisses de générations d’équipiers, si le safran non compensé, articulé sur une poutre en aluminium, produit une barre bien lourde, le Class 8 devient rapidement un phénomène de société.

“Il y avait un besoin des clubs, mais aussi la force du réseau Beneteau, déjà bien implanté à l’international, se souvient Bertrand d’Enquinresponsable de la clientèle américaine. Tous les agents dans le monde en ont acheté deux ou trois, parfois des petites flottes.” Résultat : en moins de deux ans, le bateau est produit à plus de 300 exemplaires, “plus que le nombre de prototypes de quarter tonner jamais construits”, constate Jean-Marie Finot.

 

Le gotha de la régate

 

Une association de classe est rapidement créée, un partenaire trouvé avec l’organisme de financement CG Mer, et un circuit de championnats organisé. “On emmenait les flottes par camion sur les lieux de régate, des fournées de 30 bateaux à la fois, se souvient le préparateur Jean-Michel Crochet. Souvent, je me coltinais tout seul la préparation, mais ça restait hyper simple et en une journée, les bateaux pouvaient régater.”

Un peu chiche en accastillage à sa sortie, le Class 8 invite les équipages à la bidouille et le chantier reprend en série l’idée du piano central qui coiffe la descente et permet de gérer les manœuvres sans quitter le rappel. Innovant par sa simplicité à sa sortie, le Class 8 reste dans le coup plus de dix ans et attire le gotha de la régate. Les coureurs en herbe en sont souvent pour leurs frais et laissent les podiums aux Bertand Pacé, Pierre Mas, Franck Cammas, Bernard Mallaret, Philippe Presti, Bruno Jourdren ou encore Vincent Riou.

“J’ai vu des championnats où plus de 80 bateaux s’alignaient au départ. Ça arrivait de partout en Europe et le niveau était très élevé, se souvient Bertrand d’Enquin. Le sommet est atteint en 1992 au Cap d’Agde avec plus de 100 Class 8 ! Peu importe si le monotype ne devient pas série internationale (il eut fallu qu’il soit construit sous licence à l’étranger). En 1993, le First Class 8 cesse d’être produit. 965 exemplaires ont été réalisés. Le premier monotype Beneteau a donné naissance à une petite famille avec les Class 7, Class 10 et Class 12 et Class Europe, certes moins diffusés, et a préparé le chantier à la suite…

 

Photo : Gérard Beauvais
Contenu proposé par Beneteau chantier naval

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