SunFast3300

[Article sponsorisé] Comment Jeanneau a conçu le nouveau Sun Fast 3300

Comment renouveler un best-seller ? Cette question, de nombreux chantiers se la posent lorsqu’un de leur produit-phare arrive en fin de cycle. Chez Jeanneau, l’interrogation à propos du Sun Fast 3200, construit à près de 250 exemplaires depuis son lancement, est arrivée en 2017, à l’issue de deux saisons où la version “upgradée” du bateau mené par Daniel Andrieu, son architecte, avait particulièrement brillé. “On lui avait mis un mât carbone, un lest plat [les bulbes de quilles sont pénalisés en IRC, NDLR] et plus de toile, explique l’intéressé. Maintenant, pour faire mieux, il fallait renouveler le concept !” D’autant que la concurrence se faisait de plus en plus sentir sur la niche du course-croisière en équipage réduit, boostée par le succès continu de la Transquadra.

A 72 ans, le moustachu rochelais, passionné de régate et de développement, plus de trois décennies de collaboration avec Jeanneau au compteur, était évidemment partant pour un nouveau tour, mais pas forcément tout seul, vu la durée des cycles de vie des bateaux. “Ils ont été très fair, raconte Daniel Andrieu. Les gens du chantier m’ont dit : ‘Propose-nous quelqu’un’. J’ai parlé de Guillaume Verdier, avec qui je m’entends bien et qui est le top gun mondial.

Le designer-star de l’architecture navale, qui jongle entre Coupe de l’AmericaImoca et Ultims, sans oublier quelques Class40 et Mini 6.50, a dit oui : après un quart de siècle d’expérience, à 48 ans, il n’avait encore jamais dessiné un bateau dans le cadre d’une jauge à restriction – même s’il avait étudié une fois le sujet. “N’y connaissant rien, je me suis dit que ce n’était pas une contrainte, résume-t-il depuis l’Italie où il participait ces derniers jours à des tests structurels sur les bras de foils des AC75. C’est Daniel – qui connaît parfaitement l’IRC – qui nous a imposé les limites, et on a dessiné la meilleure coque possible dans cet environnement.

Les deux architectes travaillent ensemble au concept général du Sun Fast 3300, histoire de mixer les cultures, en s’appuyant sur les outils de Guillaume Verdier, qui fait également appel à ses comparses  habituels Romaric Neyhousser (modélisation 3D) et Véronique Soulé (calculs de fluide). “On discutait tous ensemble et Daniel nous remettait dans le bon chemin“, rigole Guillaume Verdier. Côté Jeanneau, le chef de projet est Basile Mayet et la conception est coordonnée par Hervé Piveteau, régatier confirmé, vainqueur de la Mini-Transat 2007 en série.

C’est lui qui, parfois, calme les ardeurs du design team qui peut s’emballer : “On leur a proposé une version avec l’épontille de mât en bas de la descente, se souvient Daniel Andrieu. Hervé nous a rappelé qu’il fallait aussi vendre des bateaux” Par rapport au Sun Fast 3200, le cahier des charges a évolué : l’objectif est de construire un bateau moins typé parcours banane et plus orienté offshore, tout en restant compatible avec des navigations en équipage, capable de loger une famille, même si le coeur du marché reste le double.

C’est ainsi que la carène actuelle, avec une ligne de quille marquée par une inflexion en avant et en arrière de l’appendice, est finalement arrêtée après de longues journées de calculs comparatifs et d’évaluations. Avec un centre de carène très reculé, grâce à l’emplacement de la quille et du mât, doté d’une forte quête, rare en IRC. Pour faire plus raide et plus léger – plus long d’un pieds, le 3300 pèse environ 100 kilos de moins et porte 3 mètres carrés de toile en plus que le 3200 – Andrieu et Verdier vont gratter partout. Les surfaces de pont et de coque sont optimisées grâce au frégatage et à l’étrave inversée, idem pour le roof, peu volumineux. Malgré le lest droit, le centre de gravité a été descendu, grâce – entre autres – à l’optimisation de la structure de la quille. “On a eu du temps et ça a été un sacré boulot,résume Guillaume Verdier, dont c’est aussi la première expérience avec un aussi gros chantier. Je n’imaginais pas que nous irions aussi loin dans les détails.

Un souci du détail qui semble payer : confié à Alexandre Ozon, le vainqueur de la dernière Transquadra en solo, pour deux saisons, Sapristi, le premier exemplaire de la série, s’est classé 2e au Spi Ouest-France, en IRC Double, quelques jours après sa mise à l’eau. Il participe actuellement à la Gascogne 45/5 avant d’enchaîner ArMen RaceDuo CatamaniaCourse des IlesFastnet… Verdict à la fin de cette longue saison !

Photo : Jeanneau

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