Programme Multi50 2021

Des Multi50 ambitieux pour 2021

Avec deux nouvelles constructions l’an passé – Arkema 4 et Planet Warriors -, le retour sur le circuit ce printemps de l’ex-Ciela Village, racheté par Leyton, la classe Multi50 propose un plateau de six à sept trimarans cette saison. Le programme 2021 sera dévoilé officiellement le 16 mars, avec des formats d’épreuves repensés, de nouveaux partenaires et des destinations inédites. Tip & Shaft fait le point.

Covid oblige, les Multi50 se sont peu confrontés en course en 2020 : avec l’annulation de la Transat CIC puis de la Québec-Saint-Malo, le calendrier s’est réduit à seulement deux Grands Prix (Brest et Saint Brieuc) et une Dhream Cup à trois participants. Les skippers en ont du coup profité pour exploiter leurs plateformes, bien adaptées aux relations publiques.

Primonial (Sébastien Rogues) et GCA 1001 sourires (Gilles Lamiré) ont organisé de grandes tournées, de même que Solidaires en Peloton-Arsep : “A raison de six à huit invités, si la météo est propice, et avec quatre à cinq rotations, tu peux organiser de belles journées et faire partager ton sport à beaucoup de monde, en toute sécurité”, témoigne Thibaut Vauchel-Camus qui a réalisé un tour de France complet de Boulogne-sur-Mer à Monaco. Remis à l’eau il y a dix jours, Solidaires en Peloton-Arsep, qui a gagné la Dhream Cup et affiche déjà 50 000 milles au compteur, sera équipé d’un nouveau mât ce printemps.

Planet Warriors a pris du retard

Côté chantier, l’actualité est la mise à l’eau de deux nouvelles unités. A 56 ans, après une vie d’entrepreneur et de régatier tous azimuts (Formule 40, Orma, Multi50, …) Fabrice Cahierc a fait construire chez Persico un plan VPLP, qu’il espère un peu plus léger que Ciela Village et Solidaires en Peloton-Arsep.“Nous avons travaillé sur la structure, les développés de bordés, les trames de tissus pour limiter le taux de résine à l’infusion”, explique celui qui courra la Transat Jacques Vabre avec Thierry Duprey du Vorsent, son boat captain.

Le projet a pris du retard depuis sa mise à l’eau en août dernier, les puits de foils ayant dû être regreffés pour les rendre parfaitement étanches. Planet Warriors, du nom de la fondation de Fabrice Cahierc, sera remis à l’eau à Marseille le 4 mars puis convoyé en Atlantique, où il effectuera ses débuts en compétition.

De son côté, Arkema 4, qui devait rejoindre les Canaries pour s’entraîner, est finalement resté dans le Médoc depuis sa mise à l’eau mi-septembre. Lalou Roucayrol, qui épaulera Quentin Vlamynck sur le plan Neyhousser pour la Transat Jacques Vabre, explique : “Nous avons quand même navigué environ 40 jours ! Ces deux mois nous ont permis de mettre le doigt sur un petit défaut de jeunesse qui devenait difficile à contrôler au-delà de 30 nœuds à cause du safran central dont la mèche était trop souple”. Un nouvel appendice est donc en fabrication.

Lalou Multi cherche preneur pour l’ancien Leyton

Lalou Multi a aussi récupéré cet hiver Noir Désir (l’ex Arkema 3), loué à Leyton pour la saison 2020. Toujours dans le coup – vainqueur du Grand Prix de Brest 2020, skippé par Arthur Le Vaillant -, ce Multi50 est aujourd’hui à vendre (850 000 euros HT) ou à louer (250 000 euros), tarifs auxquels il faut ajouter 80 000 euros d’assurance et à peu près autant pour un jeu de voiles neuf. Lalou Multi assure avoir plusieurs contacts sérieux, ce qui pourrait faire un septième concurrent pour la Transat Jacques Vabre.

Leyton, qui a exploité le bateau pendant un an, a donc finalement choisi de louer Ciela Village et d’en confier la barre à Sam Goodchild, qui a succédé à Arthur Le Vaillant pour le mener jusqu’au Rhum 2022. “Dans l’optique de la Transat Jacques Vabre et de la Route du Rhum, c’est un bateau plus adapté que Noir Désir, car mieux protégé et plus stable dans la mer”, explique le marin britannique.

L’ancien plan VPLP de Thierry Bouchard va être remis à l’eau en mars : “C’était important de le faire assez tôt pour prendre le temps de nous familiariser avec”, ajoute Sam Goodchild. Non sans avoir fait l’objet d’un chantier de deux mois. “Le bateau avait eu des soucis structurels à ses débuts puisqu’il avait subi une collision après son abandon sur la Jacques Vabre en 2017, mais avait été très bien réparé chez CDK, explique Aymeric Chappellier, qui a remplacé Thierry Braud comme manager du projet. Nous l’avons entièrement démonté au Multipôle de Saint-Philibert, toute la structure a été sondée par Jacques Le Berre, nous avons fait un peu de chasse au poids et commencé à travailler avec Madintec sur un nouveau pilote“.

De nouveaux projets devraient rejoindre le circuit en 2022. Si Drekan, récupéré par Eric Defert suite à son chavirage sur la Transat Jacques Vabre 2017, quitte définitivement la scène, cédé aux Bahamas pour faire du charter, l’ancien Prince de Bretagne a été vendu par Gilles Lamiré. C’est Eric Péron, épaulé par un pool d’investisseurs, qui a racheté le plan Irens-Cabaret, lancé en 2009 et vainqueur de la Route du Rhum 2010 aux mains de Lionel Lemonchois.

Un numerus clausus ?

“Cette année, je vais me concentrer sur la saison Figaro et sur la Transat Jacques Vabre en Class40 (avec Jean Galfione). Si en parallèle nous trouvons le budget, le bateau sera remis au goût du jour chez Mer Agitée, avec une dérive centrale, trois safrans et les foils monotypes”, explique Eric Péron, dont l’objectif principal est la Route du Rhum 2022.

Dans cette même perspective, la construction d’un nouveau plan VPLP sur les moules de Ciela Village chez CDK est également dans les tuyaux, même si, selon le directeur général adjoint du chantier, Yann Dollo, rien n’est signé à ce jour : “Il y a pas mal de devis, mais pas de lettres d’intention. Ce qui est sûr, c’est qu’un Multi50 représente 9 mois de construction. Donc pour être prêt pour courir le Rhum en solitaire, un projet sérieux se doit de démarrer avant l’été.”

Si tous les projets aboutissent, il pourrait y avoir neuf bateaux sur le Rhum 2022 contre six en 2018, preuve que la classe se développe lentement mais sûrement. Au point qu’à l’assemblée générale du mois de mars, un système de numerus clausus sera mis au vote“Par les temps qui courent, c’est intéressant de réfléchir à s’auto-limiter avant qu’on le fasse pour nous”, confirme Erwan Le Roux, président de la classe.

Quelle serait alors la bonne limite à ne pas franchir ? “Nous pensons que dix à douze bateaux est un bon objectif. Le plateau est alors suffisant pour organiser de très beaux événementsAprès, il faut trouver la bonne formule de licence pour ne pas gêner l’arrivée de nouveaux skippers qui voudraient rejoindre le circuit”, ajoute celui qui devrait rempiler à la tête de la classe jusqu’en 2022.

Un championnat financé à 70% par des partenaires privés

En attendant, ils seront donc six ou sept en 2021 sur un circuit qui, depuis plusieurs années, cherche à s’étoffer avec des épreuves dédiées, pas seulement inshore. Notre modèle, c’est l’Orma des grandes années et nous avons tous en mémoire l’extraordinaire Route des Princes en 2013″, commente Gilles Lamiré.
L’année 2021 devrait marquer un tournant de ce point de vue, avec un championnat qui démarrera en mai sur un format repensé : “Nous annoncerons le 16 mars cinq destinations emblématiques en Atlantique et en Méditerranée, avance Erwan Le Roux. Nous avons travaillé tout l’hiver sur ce projet en collaboration avec les skippers et les partenaires. Nous nous appuyons sur l’arrivée d’un nouvel organisateur, la société Upswing Prod, et le circuit sera financé à 70% par des partenaires privés et à 30% par les collectivités. L’idée, c’est de naviguer au cœur des villes, mais aussi au large.” Les noms de Brest, La Rochelle et Marseille sont évoqués pour les villes partenaires.
Photo : Jacques Vapillon / Grand Prix de Brest Multi50

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