François Gabart a choisi de confier la barre de Macif à Pascal Bidégorry

Comment François Gabart a décidé de céder la barre de Macif à Pascal Bidégorry pour The Transat CIC

François Gabart a annoncé mardi matin au siège de la Macif qu’il céderait la barre de son trimaran Macif à Pascal Bidégorry sur The Transat CIC. Le temps de faire une « pause » pour mieux revenir en 2021 sur « M101 », le nom de code du futur trimaran.

Le suspense n’a pas duré bien longtemps. Premier à prendre la parole lors de la conférence de presse convoquée au siège parisien de la Macif mardi matin, Fred Vianas, directeur stratégie et performance du groupe d’assurances, n’a pas tourné autour du pot : « Lorsque nous nous sommes réunis avec François pour faire le point sur les jalons de la saison 2020, il nous a confié ressentir une fatigue générale résultant du cumul de plusieurs années à 120% et son besoin de prendre du recul pour se ressourcer et revenir plus fort en 2021 ».

Un ressenti qui, visiblement, ne date pas d’hier, puisque le Charentais a confié plus tard : « Quand j’ai repensé le programme à venir en début d’année dernière, je me suis dit que l’enchaînement allait être compliqué entre Brest Atlantiques et The Transat, cette réflexion a ensuite été accélérée par la fatigue accumulée sur Brest Atlantiques, je ne me sentais pas physiquement et mentalement de récupérer aussi vite pour The Transat. » C’est donc au retour de Brest Atlantiques, dont il a pris la deuxième place avec Gwénolé Gahinet, que le skipper de Macif a fait part de cette « alerte » à Fred Vianas et Jean-Bernard Le Boucher, directeur des activités mer du groupe Macif.

Qui, selon ce dernier, ont alors proposé à François Gabart de trouver un autre skipper pour disputer the Transat, la dernière course sous les couleurs de la Macif du trimaran mis à l’eau le 18 août 2015. « La décision de faire The Transat a été prise en un quart de seconde, il ne fallait surtout pas qu’on ne navigue pas. Et c’est la Macif qui a pris la décision de remplacer François. » Par qui ? Le choix s’est assez naturellement porté sur Pascal Bidégorry, qui avait remporté avec ce dernier la première course du bateau, la Transat Jacques Vabre 2015 : « Pascal le mérite, poursuit Jean-Bernard Le Boucher, il nous a beaucoup aidés pour mettre au point le bateau grâce à son expérience des grands multicoques. Quelque part, c’est un renvoi d’ascenseur, c’est très bien que ce soit lui qui puisse terminer ce programme. »

Inutile de dire que le Basque, qui devait à l’origine courir la Transat AG2R La Mondiale avec Sam Goodchild, ne s’est pas fait prier : « Quand François m’a appelé pour me proposer de faire The Transat, je rentrais de Bretagne en voiture, je me suis garé pour reprendre mes esprits, je ne savais pas si je devais pleurer ou rire, mes sentiments étaient partagés. C’est extraordinaire d’avoir l’opportunité et l’honneur de naviguer sur ce bateau, je ressens beaucoup de fierté. » Et le vainqueur de la dernière Volvo Ocean Race (sur Dongfeng Race Team) d’ajouter : « Pour moi, c’est une sorte de continuité, parce que j’ai le sentiment de faire un peu partie de la famille, j’ai passé pas mal de temps dans cette équipe que je connais bien, je ne suis pas en grand stress. »

D’autant plus que François Gabart, s’il fait une « pause de navigation en solitaire », va l’épauler, pour préparer sur l’eau The Transat CIC (départ le 12 mai de Brest à destination de Charleston), mais également au sein de la cellule de routage autour de Jean-Yves Bernot. « Comme en 2021 sur le programme en équipage qui nous attend, je vais avoir un rôle important sur la navigation, c’est intéressant de passer du temps sur ce domaine, souligne le Charentais. Cette pause va me permettre aussi de voir mon métier un peu différemment pour mieux préparer la suite, je suis content de faire un pas en retrait, de naviguer sur le bateau sans en être le skipper. Je voulais aussi passer du temps avec l’équipe sur la construction du bateau. »

Qui sera mis à l’eau début 2021, tandis que l’actuel est en vente après The Transat CIC. Pour Pascal Bidégorry, qui n’a pas caché son intérêt ? « Il n’y a absolument aucun lien entre les deux sujets », tient à préciser le Basque, ce que Jean-Bernard Le Boucher confirme – « C’est un remplacement ponctuel et on n’a pas du tout évoqué ce sujet » -, avant d’ajouter, à propos de la vente de Macif, dont le prix, nous confie-t-il, est de 6,7 millions d’euros (HT) : « Aujourd’hui, nous avons trois contacts avec lesquels nous échangeons, sachant que nous fixons une condition, c’est que l’acquéreur s’engage à intégrer la classe Ultim 32/23 et à participer au programme jusqu’en 2024. Je ne suis pas inquiet, ça devrait se faire dans les délais impartis. »

Photo : DR

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