Ce qu’il faut retenir de la présentation du Maxi Edmond de Rothschild

Retour sur la présentation à Paris jeudi dernier du Maxi Edmond de Rothschild, dont la mise à l’eau est prévue en juillet prochain.

C’est dans les sous-sols du Palais de Tokyo, décorés par des artistes de street art, que le Gitana Team avait convié la presse jeudi matin pour présenter les grandes lignes du futur Maxi Edmond de Rothschild (ou Gitana 17), en présence – fait rare – d’Ariane de Rothschild, présidente du comité exécutif du Groupe Edmond de Rothschild, mais aussi de l’architecte Guillaume Verdier, du skipper Sébastien Josse, de Cyril Dardashti, directeur général du team, et de Pierre Tissier, directeur technique. Que retenir de cette présentation ?

  • “L’ambition de voler autour du monde”. Tel était le sous-titre de cette présentation d’un engin à 10 millions d’euros (construit chez Multiplast et mis à l’eau en juillet), censé marquer “une rupture technologique forte”, dixit Ariane de Rothschild. “On aurait pu partir d’un bateau archimédien puis essayer de le sustenter, on a choisi la démarche inverse : faire voler le bateau et de le rendre sage autant que possible”, explique Guillaume Verdier. L’architecte s’est notamment appuyé sur sa collaboration avec Team New Zealand pour dessiner ce Gitana 17 qu’il considère comme ‘le projet d’une vie”. Cyril Dardashti explicite : “Les carènes, assez carrées et très plates, comme sur les bateaux de la Coupe, sont là pour aider les foils à soulager davantage encore la plateforme”. Prévu pour voler 1,5 mètre au-dessus de l’eau grâce à ses trois safrans en T et ses deux foils, le Maxi Edmond de Rothschild repassera en mode archimédien dès que les vagues dépasseront 2,5 mètres, selon Guillaume Verdier. “C’est avant tout un bateau marin, fait pour le tour du monde, avec un turbo qu’il faut utiliser de temps en temps”, résume Sébastien Josse
  • Dans le cadre du collectif Ultim. Après avoir envisagé (voir Tip & Shaft #3) de construire un trimaran en dehors du cadre réglementaire du collectif Ultim (32 mètres de long par 23 de large), le Gitana Team a décidé de jouer le jeu. “Nous sommes passés de 33 à 32 mètres en coupant la jupe il y a dix jours parce que nous sommes en discussions constructives avec le collectif, confirme Cyril Dardashti. Nous ne sommes pas tout à fait d’accord sur une certaine philosophie de l’asservissement, mais l’idée était de montrer notre ouverture et qu’il fallait compter sur nous pour le tour du monde 2019. En clair, le Gitana Team souhaite que l’asservissement des appendices (système d’auto-régulation sans intervention manuelle, installé au niveau des flaps des safrans sur Gitana 17) soit autorisé, tandis que certains au sein du collectif s’y opposent… mais pas tous.
  • Les foils restent cachés. Sur les images 3D d’Edmond de Rothschild présentées jeudi, les formes des foils ne correspondent volontairement pas à la réalité. Pourquoi tant de secret ? “Nous avons constaté, en essayant plusieurs formes de foils sur Gitana XV, qu’il y avait des écarts monstrueux de vitesse et de contrôle. Une photo suffit pour comprendre la voie dans laquelle nous sommes allés et nous n’avons pas envie de donner cette information à la concurrence, explique Sébastien Josse. Qui vise surtout le futur Sodebo en phase de conception. Il faudra attendre la mise à l’eau en juillet pour avoir un aperçu…
  • Une déco street art. Ariane de Rothschild a souhaité que soient mises en avant sur le nouveau Gitana non seulement “l’audace et la volonté d’être en rupture technologique”, mais aussila beauté esthétique.” D’où la collaboration avec le Palais de Tokyo et avec l’artiste de street art américain Cleon Peterson qui a imaginé une création originale adaptée par Jean-Baptiste Epron.
  • Solitaire, double et équipage. Mis à l’eau en juillet, l’Ultime Edmond de Rothschild sera aligné cette année au départ de la Transat Jacques-Vabre (Thomas Rouxel accompagnera Sébastien Josse), avant la Route du Rhum 2018, la course autour du monde en solitaire en 2019 et probablement le Trophée Jules-Verne en 2020. “Nous partirons sans doute sur un équipage de six personnes, Francis Joyon nous a servi d’exemple là-dessus”, explique Cyril Dardashti. Qui conclut : “Avec ce bateau, nous sommes partis pour dix ans.

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