Les Ultims au départ de la Transat Jacques Vabre

Ultim : comment le calendrier se met en place

OC Sport Pen Duick a confirmé au Nautic de Paris que Brest accueillerait le départ et l’arrivée du Tour du monde Ultim en solitaire en 2023. Une course dont pas mal de détails seront connus dans les mois à venir, tout comme le programme des saisons 2022 et 2023, pas encore officialisé.

 

Sans surprise, c’est donc Brest qui accueillera le départ en 2023 et l’arrivée en 2024 du Tour du monde Ultim en solitaire, nom de code générique d’une épreuve auparavant baptisée Brest Oceans et qui aurait dû être organisée par Brest Ultim Sailing. Aux commandes de la course depuis juillet dernier (voir notre article), OC Sport Pen Duick a officialisé l’information mardi dans le cadre du Nautic de Paris. “On a joué la carte de la fidélité, confirme son président Hervé Favre. On organise également The Transat CIC avec Brest, on les connaît bien, ils étaient présents au départ du projet, on leur a donné la primeur des négociations et comme elles se sont bien passées, on n’a pas eu besoin de taper à d’autres portes.”

Reste désormais à trouver une date et un nom pour cette grande première. “La date va être l’objet de nos discussions avec les élus de Brest dans les semaines qui viennent, poursuit Hervé Favre. Eux veulent clairement que ce soit pendant les vacances scolaires, nous, on ne veut pas être en frontal avec la Transat Jacques Vabre, les vacances de Noël peuvent être une possibilité.” Quid du nom de l’ex Brest Oceans ? “On réfléchit à la meilleure solution, sachant qu’on veut installer une marque dans le temps, on se réserve encore un peu de temps en fonction de l’arrivée d’un éventuel partenaire-titre privé, on veut trancher au premier trimestre, parce qu’il faut que nous puissions lancer nos supports de communication et de marketing.”

 

4 bateaux minimum, 7 maximum

 

L’objectif est donc de trouver un partenaire-titre pour un ticket annoncé par Hervé Favre à “3 millions d’euros” sur un budget total estimé à “6-7 millions (HT)”, auquel Brest contribue à hauteur de 1,2 million. Du côté des équipes, si la convention entre la classe Ultim 32/23 – il faudra obligatoirement en être adhérent en 2023 pour participer – et l’organisateur prévoit un minimum de 4 au départ, 5 se sont déjà engagées en versant l’été dernier la moitié des droits d’inscription qui se montent à 200 000 euros : Banque Populaire, Sodebo, Actual, le Gitana Team et Brest Ultim Sailing, la société d’Emmanuel Bachellerie (ex délégué général de la classe), qui cherche des partenaires pour armer l’ancien Actual (voir encadré ci-dessous).

SVR Lazartigue devrait suivre – l’équipe de François Gabart n’a pas encore intégré la classe Ultim 32/23 -, tandis que du côté de Francis Joyon et Idec, “le sujet n’est pas à l’ordre du jour”, nous a-t-on fait savoir. Outre la date, les noms et la recherche de partenaires, OC Sport Pen Duick va plancher dans les prochaines semaines sur l’avis de course, ce qui passe par la nomination d’un directeur de course“Nous avons bien avancé sur le sujet”, commente Hervé Favre, qui promet une prochaine annonce.

Les grandes lignes de l’avis de course sont cependant connues : des escales techniques autorisées – reste à en préciser les modalités et éventuellement le nombre – une zone des glaces qui sera définie, et peut-être un aménagement au départ de Brest. On réfléchit à la possibilité de faire partir les bateaux d’Ouessant pour leur permettre d’être éligibles au Trophée Saint-Exupéry, ce serait dommage de les priver du record du tour du monde en solitaire juste parce qu’il a manqué la petite boucle vers Ouessant au départ et à l’arrivée“, commente Hervé Favre.

 

Brest Atlantiques et
Lorient-Les Bermudes-Lorient ?

 

Si ce Tour du monde Ultim en solitaire est désormais sur les rails – un chef de projet va être rapidement nommé en interne -, le programme d’ici fin 2023 fait toujours l’objet de discussions au sein de la classe – réduite aujourd’hui à trois membres, Banque Populaire, Sodebo et Actual -, et des teams. En 2022, année de Route du Rhum – l’objectif prioritaire de tous -, est ainsi envisagée début juillet une deuxième édition de Brest Atlantiques“C’est important d’avoir des courses complémentaires pour montrer ces bateaux plus d’une fois par an”, confirme Jean-Bernard Le Boucher, directeur général de la classe Ultim 32/23, qui précise que l’organisation devrait, comme lors de la première édition fin 2019, être une nouvelle fois confiée à Brest Ultim Sailing.

Interrogé sur le sujet, son directeur général Emmanuel Bachellerie répond : “La course est inscrite au calendrier fédéral et la classe souhaite l’inscrire à son programme, pour le reste, rendez-vous un peu plus tard.” Les éventuels participants doivent s’accorder sur le format, ce qui ne semble pas gagné. Si Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire (voir notre interview) “est bien motivé pour la faire en équipage”, Cyril Dardashti, son homologue au sein du Gitana Team, explique : “Nous avons donné un accord de principe pour autant que ce soit annoncé rapidement et dans le même format, à savoir du double avec media man.” Dans la foulée de cette Brest Atlantiques 2, certaines équipes ont prévu de participer à la Drheam-Cup qui leur propose un parcours sur mesure de 1 500 milles.

Pour 2023, là aussi, une épreuve est prévue en amont du tour du monde, le grand rendez-vous de la saison, à savoir la Lorient-Les Bermudes-Lorient qui reviendra au calendrier après son report en 2019 (lié aux avaries survenues sur la Route du Rhum 2018). “J’ai proposé à Lorient Agglo un programme sur quatre ans, dont fait partie Lorient-Les Bermudes en 2023, ils sont d’accord sur le programme et les budgets, maintenant il faut que tout se signe, confirme Jean-Philippe Cau, président de Lorient Grand Large. On accueillerait les Ultims et peut-être d’autres grands trimarans, comme les anciens MOD70 ou Spindrift (rebaptisé Sails of Change).”

 


 

L’ex Actual cherche partenaires. Propriétaire depuis l’année dernière de l’ancien Actual (et ex Sodebo), Brest Ultim Sailing cherche des partenaires en vue de la Route du Rhum puis du Tour du monde Ultim. “C’est un peu plus compliqué que je ne l’imaginais, explique Emmanuel Bachellerie, son directeur général. D’abord parce que le climat actuel n’est pas simple avec la cinquième vague de Covid, ensuite parce qu’on n’arrive pas tout seuls. Les entreprises qu’on rencontre regardent ce qui se passe en course au large et voient que l’Imoca a une santé de feu, le dernier Vendée Globe a eu un impact très fort.”

Quels arguments mettre en avant pour tenter de convaincre des partenaires de se lancer sur un circuit avec peu de chances de jouer les premiers rôles, vue l’ancienneté du bateau ? Sa fiabilité et un budget beaucoup plus light que les autres écuries, entre 2,2 et 2,5 millions HT par an, tout inclus : location et assurance du bateau, équipe technique, skipper et ce que j’appelle le « fond de sauce » de com.” Emmanuel Bachellerie travaille notamment avec Arthur Le Vaillant, qui souhaite rentrer sur le circuit, mais pas seulement.

C’est l’entreprise qui choisira. Arthur a un certain type de positionnement, séduisant pour des entreprises engagées sur les thématiques environnementales et sociétales, mais comme il a un discours qui va assez loin, il peut a contrario faire peur à d’autres. Moi, mon job d’armateur, c’est que le bateau navigue, donc de présenter Arthur, mais aussi d’autres.” Se fixe-t-il une échéance dans cette recherche ? “Si le bateau ne trouve pas preneur pour s’aligner au départ du Rhum, je vais commencer à me dire que ça va être compliqué”, répond Emmanuel Bachellerie.

 

Photo : Jean-Marie Liot/Alea

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