La course au large du Vendée Globe pourrait sera soumise aux aléas du covid-19

Yves Auvinet : “Ce serait mentir de dire que le Vendée Globe sera comme d’habitude”

Absent jeudi dernier de la conférence de presse parisienne du Vendée Globe car cas contact de Covid mais présent en visio-conférence, Yves Auvinet, le président de la SAEM Vendée, a présenté les grands contours de l’édition 2020, qui s’élancera le 8 novembre. Avant de répondre aux questions de Tip & Shaft.

Ce Vendée Globe a-t-il été compliqué à organiser ?
L’arrivée de la pandémie a forcément posé beaucoup de questions, mais progressivement, avec tous les partenaires de l’organisation, nous avons pu affiner les choses et préparer un protocole sanitaire pour le village et pour le départ des skippers, sachant que les modalités du départ pour le grand public est un autre dossier sur lequel nous sommes en train de travailler. Aujourd’hui, je pense que dans le cadre des mesures actuelles, le protocole correspond à ce qui était souhaité par les différentes personnes concernées, en premier lieu les skippers, avec lesquels nous avons échangé régulièrement ces dernières semaines. La volonté est de les protéger, voire de les surprotéger, même si c’est contraignant pour eux, pour nous, pour tout le monde, mais c’est impératif si on veut un départ sous les meilleurs auspices.

La jauge du village est à 5 000 personnes maximum en simultané, peut-elle encore évoluer d’ici le 8 novembre ?
Je ne peux pas vous dire. Aujourd’hui, ce sont les chiffres donnés par l’Etat, on les respecte et on travaille en conséquence avec forcément quelques modifications par rapport aux accès du village si l’on compare avec 2016. Maintenant, il faut rester parfaitement serein, à nous de bien expliquer aux gens comment ça va se passer. A savoir qu’il y aura des inscriptions dans le cadre de tranches horaires qui permettront effectivement d’avoir environ 5 000 personnes dans le village régulièrement, avec un parcours organisé de marche en avant, particulièrement au sein des structures.

Un jour de départ de Vendée Globe réunit en général quelques centaines de milliers de personnes, notamment le long du chenal des Sables d’Olonne, cela sera-t-il possible cette année ?
Sûrement pas dans les conditions dans lesquelles ça se passait autrefois. On en discute aujourd’hui avec l’Etat, c’est pour ça que je ne peux pas vous dire énormément de choses, mais ce serait mentir aux gens de dire que ce sera comme d’habitude. On devra se tenir à des mesures de restriction, les grands événements qui se déroulent en ce moment, et particulièrement le Tour de France cycliste, nous donnent quelques enseignements quant aux règles à tenir. Ce sera la même chose sur l’eau. Sur ce sujet, on n’a pas la maîtrise de tout, dans la mesure où certains sponsors ont peut-être réservé des bateaux pour suivre le départ sans passer par l’organisation, donc il faut qu’on affine tout ce dispositif et qu’on rentre plus dans les détails. Mais je pense qu’aujourd’hui, vu la situation, les entreprises comme les collectivités locales comprennent que nous ne pouvons pas être dans la même configuration qu’en 2016 et font preuve de responsabilité, je ne suis pas très inquiet.

Tous les travaux qui avaient été prévus aux Sables d’Olonne ont-ils pu être terminés dans les temps ?
Oui, la place du Vendée Globe est terminée, les structures sont déjà en partie montées, le déroctage du port est fini depuis le mois de novembre, ce sera mieux qu’en 2016 dans la mesure où on aura une surface agrandie, avec des structures qui, elles, n’ont pas augmenté en surface, ce qui permettra d’avoir plus d’espace.

Parlons un peu du budget de ce Vendée Globe : est-il plus important qu’en 2016 ?
Il y aura des dépenses supplémentaires, c’est évident, car tout ce qui est lié au Covid n’était pas prévu avant, mais globalement, on est sur un budget de l’ordre de 16 millions d’euros hors taxe sur quatre ans. Le département apporte 4,3 millions, Sodebo 4 millions comme d’habitude, la ville des Sables d’Olonne a augmenté sa participation à 1,5 million, la région verse 666 000 euros, le reliquat étant assuré par des partenaires complémentaires et les recettes réalisées sur le village.

Est-ce un budget à l’équilibre ?
La volonté est de l’équilibrer, mais on ne pourra le savoir qu’à la fin de cette édition, parce qu’il y a quelques éléments qui ne nous permettent pas de tout bien cerner. Il va falloir combattre pour y arriver car les mesures que nous sommes amenés à prendre dans le cadre de la pandémie plombent un peu le budget.

La fréquentation risque forcément d’être en baisse, sentez-vous de l’inquiétude chez les commerçants locaux, déjà impactés par la crise ?
J’ai la prétention de dire, à tort peut-être, que même si les entrées seront davantage surveillées et nécessiteront de s’inscrire au préalable, si on fait le calcul à partir de roulements de 5 000 personnes qui seront en moyenne présentes pendant 2-3 heures, ça fait quand même beaucoup de monde tous les jours. Je ne dis pas qu’on fera autant qu’en 2016, on sera probablement en baisse, mais en moyenne, ça laisse quand même la possibilité à beaucoup de gens de venir. Et d’un point de vue médiatique, l’impact du Vendée Globe sera au moins aussi fort. Je l’ai redit jeudi matin, le Vendée Globe reste un bien public au service des Vendéennes et des Vendéens, lorsque qu’il fait le tour du monde, la Vendée fait le tour du monde. Or ce qui nous intéresse aussi, ce sont les retombées économiques et touristiques dans le temps. donc tel qu’on est partis aujourd’hui, je reste optimiste.

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