Chantier Multiplast Vannes

[Article sponsorisé] Comment Multiplast s’organise pour construire un Imoca pour The Ocean Race


“On est dans les starting-blocks : dans son grand bureau d’angle avec vue imprenable sur un golfe du Morbihan calme et ensoleillé ce jour-là, Yann Penfornis, le directeur général de Multiplast, est direct, comme à son habitude. Le chantier vannetais, filiale du Groupe Carboman, souhaite construire un Imoca pour la prochaine édition de The Ocean Race : “On a un “building slot” disponible dans notre plan de charge 2020… même si une autre commande d’Imoca arrivait ces jours-ci“, sourit-il en jetant un coup d’oeil à son téléphone.Pour l’entreprise fondée par Gilles Ollier en 1981, le tour du monde en équipage est une épreuve importante : “Il y a pas mal d’émotion et d’affect avec cette course, reconnaît l’architecte naval, arrivé dans la maison en 1989, puisqu’on est impliqués dans les trois dernières victoires sur la Volvo Ocean Race“. Groupama IV, le Volvo 70 sur plan Juan Kouyoumdjian, vainqueur de l’édition 2011-2012 avec Franck Cammas, a été construit au bord du chenal de Vannes. Et Multiplast est à l’origine du montage du consortium, constitué avec Green Marine et Persico, qui a produit les 8 Volvo 65 monotypes engagés ensuite, dont Abu Dhabi Racing et Dongfeng Race Team, vainqueurs en 2014-2015 et 2017-2018.Une commande pour The Ocean Race n’est pas que sentimentale. L’enjeu est bien sûr économique, mais aussi technologique. “Construire un Imoca pour The Ocean Race, c’est encore plus intéressant techniquement, explique Samuel Napoléoni, chef de projet chez Multiplast. La course est en équipage, avec des escales, les marins vont sans doute plus tirer sur les bateaux, qui devraient être plus typés que sur le Vendée Globe.” Des retombées à l’international sont également attendues : “Quand on est arrivés avec Groupama IVles Kiwis nous prenaient un peu pour des “monkeys”se souvient Yann Penfornis. C’était un peu moins le cas après.“A deux ans du départ de The Ocean Race, peu d’Imoca sont en construction, même si l’on sait que les équipes anglo-saxonnes de 11th Hour Racing et de Switchback, sont à pied d’oeuvre. Les opportunités ne seront pas nombreuses, alors Yann Penfornis veut mettre toutes les chances de son côté : “On sait que les Espagnols souhaitent construire un bateau neuf avec Juan Kouyoumdjian, du coup, on a déjà fait venir le moule d’Arkea-Paprec chez nous, il est au bout du four !

Le recours à un moule existant fait bien entendu gagner du temps de construction, qui peut tomber à environ 9 mois, selon Yann Penfornis. L’autre option est de fabriquer un moule neuf. “Il faut alors compter du temps pour les études et la construction de cet outillage, rappelle Samuel Napoléoni. Et ajouter 9 mois de fabrication de la coque pontée et cloisonnée.” C’est là que l’effet groupe joue à plein : Décision SA, le chantier suisse cousin de l’établissement vannetais, dispose d’un nouvel autoclave et peut construire des éléments de structures et des cloisons ; la SMM, rachetée l’an dernier avec Vincent Marsaudon, est capable, elle, grâce à sa fraiseuse numérique de 46 mètres de long, d’accélérer le processus de construction des moules. “Et nous sommes aussi réputés pour avoir des moyens de chauffe très importants, avec des fours de 32 et 45 mètres de long“, rappelle Yann Penfornis

En visitant le chantier, on croise ainsi la coque centrale du prochain Ultim Macif et les flotteurs de Banque Populaire – de loin ! -, les plateformes en assemblage du nouveau TF 35 – successeur du D35 -, des pièces pour Thalès et Safran, un simulateur auto pour Renault, des fuselages de l’avion électrique Eviation… Et les mois passés ont vu sortir du chantier Multiplast les moules de coque et de pont de Britannia, l’AC 75 d’Ineos Team UK (le moule de pont du second bateau est en route), l’Imoca DMG Mori et les foils de MACSF.

La voile de compétition pèse environ 65% de nos 13 millions d’euros de chiffre d’affaires, annonce Yann Penfornis. Cet hiver, on va modifier les puits de foils de 11th Hour Racing et moderniser Time for Oceans de Stéphane Le Diraison, qui fait évoluer son cockpit et installe des foils. Michel Desjoyeaux nous a confié la construction des foils de Corum et nous avons une autre paire de foils anonyme en commande.” Un carnet de bal bien rempli. Mais qui laisse de la place pour un Imoca pour The Ocean Race.

Photo : Yann Penfornis/Multiplast
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